Article mis à jour en décembre 2019
Un nouveau règlement européen a été adopté le 18/12/19 concernant la réglementation de la pêche du bar. On vous proposera le texte intégral dès qu’il sera disponible. Pour le moment on se contentera de la vidéo de la conférence de presse ainsi que du compte rendu sur la page Facebook de l’EFTTA qu’on remercie au passage pour sa réactivité à nous informer.
En ce qui concerne la recherche du bar par les pêcheurs récréatifs voici les nouvelles règles par zone de capture.
Voilà la nouvelle carte mise à jour pour l’année 2020.
Sur la carte vous voyez deux zones :
- la zone verte, au nord du 48ème parallèle : Du 1er janvier au 29 février puis du 1er au 31 décembre, seule la pêche en no-kill est autorisée. Du 1er mars au 30 novembre le prélèvement de 2 bars par jour et par pêcheur est autorisé.
- la zone violette, au sud du 48ème parallèle : Le prélèvement est possible dans une limite de 2 bars par jour et par pêcheur tout au long de l’année.
Cette nouvelle réglementation qui tend vers une uniformisation des règles entre les zones nord et sud du 48ème parallèle nous semble aller dans le bon sens. Elle sera en effet moins frustrante pour certains pêcheurs récréatifs et semble plus cohérente avec la volonté de gérer des stocks qui interagissent entre les différentes zones.
Rendement Maximum Durable (RMD)
Le RMD est l’estimation de la quantité de poissons qu’on peut soustraire au stock d’une espèce sans menacer la capacité de reproduction de l’espèce. Cette valeur théorique évaluée par les scientifiques est l’indicateur prépondérant dans l’affectation des droits et quotas de pêche. Il s’agit d’un des objectifs clés de la Politique Commune des Pêches au niveau européen : ne pas exploiter un stock au dessus de son RMD.
En ce qui concerne le bar on sait par exemple que compte tenu du RMD pour le stock du Golfe de Gascogne l’Europe a donné pour objectif à la France et à l’Espagne de ne pas dépasser les 2533 tonnes (dont 2118 allouées aux professionnels) de prélèvements de bars sur cette zone pour l’année 2020.
Les dernières informations (conclusion du conseil des ministres européens) dont nous disposons semblent indiquer que la mortalité par pêche qui prend en compte les débarquements mais également la mortalité engendrée sur des poissons qui ne sont ni conservés (pêche récréative) ni débarqués (pêche pro) serait actuellement inférieure au seuil du RMD.
Notons tout de même que la mortalité par pêche n’est pas le seul facteur qui influe sur la qualité d’un stock, le faible niveau de recrutement depuis plus de 10 ans et l’absence de tendance inter-annuelle pourrait amener à réévaluer ce RMD à l’avenir et donc à allouer plus ou moins de droits de pêche selon la qualité de la reproduction et le taux de survie des juveniles.
Ce concept du RMD de plus en plus utilisé comme guide des choix politique pose une nouvelle fois la question de l’évaluation des prélèvements par les pêcheurs de loisir ? Comment, en effet, pouvons nous jouer avec ce seuil critique du RMD sans connaître ne serait-ce qu’à peu près le niveau de prélèvement des récréatifs. Le sujet est sur la table au niveau européen et il est certain que ce dossier devient de plus en plus prioritaire dans cette optique de contrôle du niveau général des prélèvements en dessous du RMD.
Des efforts salutaires
Rappelons qu’Ultimate Fishing, aux côtés des ligueurs et d’une partie des pêcheurs de loisir a, de longue date et souvent contre l’avis des « représentants » de la pêche de loisir, milité pour la mise en place d’un repos biologique général, une augmentation de la taille de capture à 42 cm et une limitation des prélèvements.

Il y a 7 ans à l’occasion du salon de Nantes nous proposions une action et un débat sur la mise en place d’un quota de 2 bars par jour pour les plaisanciers.

Une autre action menée par Ultimate Fishing pour la mise en place d’une interdiction de la pêche pendant la reproduction.
S’il reste encore beaucoup à faire et que les mesures engagées auprès de la pêche professionnelle ne vont pas toujours aussi loin qu’on le souhaiterait dans leur application temporelle ou géographique, nous sommes tout de même rassurés par la tendance européenne à prendre le problème de la ressource du bar au sérieux et à faire évoluer ces dernières années les règlementations vers une limitation aux prélèvements et un repos biologique (même si encore trop partiel à notre avis) pour les professionnels.
Espérons que les nouvelles mesures mises en place participeront à sauver cette espèce emblématique, aujourd’hui toujours menacée et que l’ambition européenne de ne pas dépasser le concept de RMD se traduira aussi au niveau national par un encadrement ambitieux, appliqué, contrôlé et respecté.
Pour vous informer plus précisément sur le sujet, l’évolution des règlements, les différentes actions menées et les données scientifiques disponibles nous vous invitons à consulter les sites des associations, fédérations et organisations suivantes :
- SOS – Save Our Seabass (français) : http://www.saveourseabass.org/accueil/
- BASS – Bass’ Anglers Sportfishing Society (anglais) : http://www.ukbass.com/
- EAA – European Anglers Alliance (anglais) : http://www.eaa-europe.org/
- Ifremer (français) : http://wwz.ifremer.fr/
- ICES / CIEM – Conseil International pour l’Exploration de la Mer (anglais) : http://www.ices.dk/Pages/default.aspx
- FNPPSF – Federation Nationale des Pêcheurs Plaisanciers et Sportifs de France (français) : http://www.fnppsf.fr/
- GIFAP – Groupement de l’Industrie Française d’Artilces de Pêche (français) : http://www.gifap.fr/
- EFTTA – European Fishing Tackle Trade Association (anglais) : https://www.eftta.co.uk