Cette saison on peut le dire : on ne manque pas d’eau !
Une véritable bouffée d’oxygène pour le milieu qui en avait bien besoin avec des débits de la Loire tout simplement exceptionnels depuis le début de saison, et même encore aujourd’hui ! Des conditions de pêche bien différentes et particulièrement favorables à la recherche des brocs de Loire.
Autant ne pas tourner autour du pot: les résultats ont été dingues, et surtout j’ai eu le privilège de croiser 2 géants de notre fleuve ! Rien de plus beau pour un pêcheur de Loire que de capturer un gros broc métré de Loire. Une prise un peu mythique chez nous dans notre région, les captures de ces poissons étant rares. Ce n’est d’ailleurs pas forcément avec cet objectif précis que je me suis décider à chercher spécifiquement les brochets en Loire (même si on a toujours un espoir dans le coin de la tête).
Mais avant de vous raconter ces coups de ligne, un petit point sur le leurre avec lequel j’ai le plus pêché et aussi déclenché le plus de touches : sans contestation le Dark Sleeper que j’utilise à toutes les sauces ! Il est à l’aise dans toutes situations et son gabarit permet de ramasser tout ce qui bouge. Côté coloris, mention spéciale au « Rotengle » et « Perch » qui sont ceux avec lesquels j’ai enregistré le plus de captures. J’ai utilisé exclusivement la taille 3.8 pouces en 23 et 28 gr, parfaite pour couvrir du terrain et localiser les poissons.
Le Sleeper Gill a également été aussi intéressant en complément du Dark Sleeper pour proposer une vibration et une présentation différente plus haute dans la couche d’eau. Pour le coup, il n’y a pas de coloris qui ce sont vraiment détachés, mais alterner entre ces deux leurres m’a souvent permis de rajouter quelques touches supplémentaires et concrétiser des touches manquées avec l’un ou l’autre.
À eux deux, ces 2 leurres représentent 70% de mes prises, certes majoritairement des petits poissons entre 50 et 65 cm mais avec quelques beaux dans le lot. Quel plaisir de prendre des touches, mais surtout c’est un très bon point pour localiser la tenue des poissons et qui dit « petits », dit peut-être que la « maman » n’est pas loin.
Aller il est temps de passer aux choses sérieuses !
J’avais repéré et imaginé une zone il y a 2 ans qui pouvait être intéressante avec des niveaux plus élevés. Sans repère de niveaux, je me décide sur le chemin du retour d’aller tenter l’aventure là-bas en espérant qu’elle soit praticable. Après 30 minutes de marche sur des bords de Loire défoncés et jonchés de branches par les crues, j’arrive enfin à approcher du spot que je ciblais. La zone est plutôt belle avec une jussie un peu éparse, un léger courant, un joli calme, ça sent le broc à plein nez c’est obligé !
Armé de mon Dark Sleeper 3.8 coloris Perch, j’avance gentiment mètre après mètre le long de la jussie en peignant la zone. C’est après 50 mètres à remonter cette bordure que je me fais bloquer net ma récupération 4 mètres devant moi. Ferrage ! Une masse se déplace, avant de me mettre un gros rush. Je pense tout de suite à un silure car j’en ai croisé plusieurs ces derniers temps. Le combat est musclé, puissant, et le doute s’installe sur l’espèce, jusqu’à ce que je l’aperçoive. C’est bien un broc et il est beau !! A cet instant-là, je peux vous garantir que le stress est au maximum et on prie jusqu’à ce qu’il arrive dans la « filoche ».
Explosion de joie avec une jolie « mama » de Loire qui passe la barre mythique avec 103 cm. Un poisson à la robe magnifique et en super forme, je suis aux anges !
Pour ne rien vous cacher, plusieurs semaines après, au moment où j’écris ces quelques mots, ce coup de ligne et ce poisson sont encore dans ma tête et quand j’y repense, les émotions procurées par cet instant sont inoubliables. Certes ce n’est pas mon premier métré, mais en Loire oui, et sur le fleuve il n’a pas de prix !
Mais ce n’est pas fini! Une semaine plus tard, après avoir parcouru pas mal de kilomètres à la recherche des aspes et avec un résultat loin d’être à la hauteur de mes espoirs, je décide de changer de cible pour à nouveau chercher les brocs. On y prend vite goût ! Je m’arrête sur le retour sur une zone où je sais que quelques brocs trainent pour en avoir déjà fait.
J’aborde la pêche comme à mon habitude avec le Dark Sleeper en 3.8 pouces et rapidement je prends le premier poisson. Brochet au gabarit habituel, on va essayer de prendre les copains ! J’insiste un peu avec mon Dark Sleeper, puis Sleeper Gill mais après un gros quart d’heure pas de nouvelles touches.
Il ne me reste pas beaucoup de temps, je décide alors de jouer la provocation et quitte à insister encore 15 minutes autant tenter le tout pour le tout ! Je monte un Magslowl 7 que j’utilise souvent : j’en ai toujours un dans la boite. Je le plombe avec 4 gr pour le faire évoluer un peu plus creux mais pas trop, juste histoire de caresser les herbiers.
Petit aparté: pour pêcher la Loire, je le préfère au Magdraft 8 car il est un peu plus compact, plus léger et fin, ce qui lui permet de supporter un peu mieux le courant. Petit détail, les plumes sur l’hameçon ventral aident vraiment à cibler et concentrer les attaques sur cette partie, permettant d’améliorer le rendement sur les touches même avec des poissons modestes.
Premier lancer et en arrivant dans mes pieds, je sors le leurre classiquement de l’eau quand je vois une caudale de brochet se retourner gentiment. Outchh lui il est solide ! Je n’ai pas bougé, les eaux sont chargées, avec un peu de chance il n’est pas loin. Je continue de lancer mais surtout je prends bien la peine de faire passer le leurre bien devant moi, quand soudain au 3ème passage, je vois mon leurre disparaitre et un flanc se retourner. Accélérations du rythme cardiaque garanti !
Ferrage direct et heureusement le frein était bien réglé car j’ai pris la misère à si courte distance. Après un combat engagé, c’est un nouveau très joli broc de Loire de 92 cm qui n’a fait qu’une bouché du Magslowl !
À peine remis de la poussée d’adrénaline et après avoir pris soin d’enlever quelques centimètres de bas de ligne, je relance et après quelques mètres gros stop ! Gros ferrage et je sens de suite que c’est encore solide. J’ai peine à y croire, le poisson est déchainé, j’ai même le droit à une chandelle: je suis en train de vivre un moment unique. Il arrive dans la filoche et c’est encore très épais !
Encore une fois c’est complètement rangé dans la gueule et c’est un nouveau un poisson qui passe le mètre avec 102 cm sur la toise.
Ces leurres de confiance depuis des années ne m’ont pas déçu et j’avoue avoir pris un plaisir fou à consacrer mes sessions à chercher ces brochets et les enchainer, aussi bien les plus modestes que les plus majestueux. Reste que, 2 poissons métrés de Loire à 1 semaine d’intervalle, c’est tout juste exceptionnel ! Difficile de décrire ces instants et toutes les émotions par lesquelles je suis passé. Ces sessions et ces poissons resteront longtemps dans ma mémoire.
Au plaisir de vous retrouver pour de prochains récits.
Tony Doury
2 comments
Bonjour Tony, félicitation pour tapêche et ton récit. Quelle canne utilises-tu pour la pêche du brochet en loire ?
Bonjour Christophe et merci pour ton petit mot. J’ai principalement utilisé 2 cannes, la SP82 M et la SP82 MH.