« Gros leurres/gros poissons », est une idée qui ne fait pas l’unanimité chez les pêcheurs, encore moins chez les traqueurs de sandres. Moi, j’y crois et je pense qu’à certains moments c’est l’une des clefs pour faire craquer les beaux gros poissons.
Ainsi, en parallèle des résultats obtenus en jouant sur les couleurs décrits par Tom, j’ai pêché en respectant ce principe, pour les raisons suivantes:
La capacité
Les poissons de la famille des percidés ont une capacité d’aspiration très importante, ce qui leurs permet de manger des proies très volumineuses, dès leurs plus jeune âge. Ainsi, lorsque la faim les tiraille, ils deviennent de moins en moins méfiants et ils réagissent plus à l’opportunité. «J’ai faim, ce truc me parait facile à attraper et rentre dans ma bouche, j’essaie de le coffrer ».
C’est certainement un truc comme ça qui a dû passer dans la tête de ce petit sandre qui s’est jeté sur le One Up 7’’ de Tom
La nécessité
Suivant le principe de rentabilité à l’effort, surtout en hiver, je reste persuadé qu’une grosse bouchée est préférée de tous les poissons carnassiers, surtout si elle est facile à réaliser. La même dépense énergétique pour plus de calories.
La réalité
Durant l’année, les gros poissons et les autres ont un régime alimentaire variable, plutôt opportuniste : s’il y a des alevins en pagaille, ça sera les alevins, s’il y a des écrevisses, ce sera des écrevisses… etc. Mais toutes ces ressources sont ponctuelles, présentes à des moments bien précis de la saison…. A l’inverse, des poissons de plus grosses tailles comme l’ensemble des cyprinidés ou bien même d’autres carnassiers, sont eux présent toute l’année, été comme hiver ! Ainsi, à longueur de temps, les carnassiers ont sous leurs nez cette nourriture de grandes tailles, synonyme de calories, et je suis sûr qu’ils n’hésitent pas, à partir du moment où ils en ont la capacité et l’appétit, à chasser ces poissons qu’ils peuvent « se mettre dans la bouche ».
Un poisson de tout juste 40 qui à bien prit le 7″ colori 78
Les préjugés
Je crois que ce sont eux qui empêchent finalement le plus les sandres de manger de grosses proies ! Effectivement, il est de coutume de pêcher le sandre avec des leurres de 3, 4 , voir 5’’, qui sont souvent annoncés d’ailleurs comme « taille pour le sandre ». Bien que je ne réfute pas que cette gamme de dimension fonctionne, je pense que la capacité d’aspiration du sandre est sous-estimée simplement par « habitude ». Et pourtant nous savons tous qu’il est possible d’attraper des sandrillons de 30 cm avec des leurres de 4’’,5’’ voir 6’’, soit plus d’un tiers de leur taille. Si l’on fait le ratio, on peut imaginer qu’un sandre proche du mètre, est largement capable d’engloutir des leurres de plus de 30 cm !
C’est d’ailleurs ce que l’on se plait à regarder de plus en plus sur YouTube, les vidéos des sandres pélagiques, capturés avec des leurres de 20 à 30 cm, qui se font coffrer profondément.
Un petit mois de test…
En se basant sur cette théorie, bien qu’ayant déjà commencé à pêcher plus gros la saison passée, et avec un succès non négligeable, j’ai depuis mon retour mi-décembre, pêché quasiment uniquement avec des ones up de « grosses tailles », qui ne sont finalement pas plus gros que les proies que sont les gardons, les brèmes ainsi que les perches et autres sandrillons que l’on retrouve régulièrement régurgités par les sandres capturés.
En pêchant exclusivement avec des 6, 7’’, je n’ai pas subi l’idée reçue qui dit que « moins de touches, mais des plus beaux ». Au contraire, il m’est même arrivé de faire la différence en promenant mes gros shads, aussi bien en verticale qu’en linéaire.
Et alors, plus gros poissons ou pas ?
Ce qui est surprenant, c’est que j’ai continué à prendre les mêmes poissons, c’est-à-dire des sujets en 35 cm et 55 cm, qui ont bien volontiers engloutis le 6 et 7’’, sans rechigner.
Ce poisson de 45 n’aura pas eu de problème pour faire disparaitre le 7’’
Et les gros ??? J’y viens…
Parmi ces sessions, où nous attendions tous secrètement un beau poisson sortant du lot, après en avoir manqué un bien costaud sur mon 6 ‘’, mon one up 7’’ m’a permis à deux reprises d’approcher le seuil des 90, avec ce premier poisson de 85 pris en lac de barrage, en verticale :
Tiens tiens, ce coloris ne vous rappel pas quelques choses… ? Sandre d’hiver, au One Up, deux coloris pour l’eau claire
Ainsi que ce poisson de 86, pris sur le Rhône en crue, alors que je terminais mon lancé en animation verticale sous mon float:
Ce jour-là, un poisson de 70+ a aussi craqué pour le 7’’ en linéaire :
Ainsi, le one up 7’’, est un leurre, qui, à partir de l’automne, lorsque la saison du sandre démarre, est dorénavant à mes yeux une valeur sûre qui permet au moins aussi bien que ses petits frères, de faire craquer bon nombre de sandres, aussi bien les poissons de tailles modestes que les gros individus… Je ne sais pas vous, mais nous, on va continuer à poncer, la saison n’est pas tout à fait finie, il y a encore quelques potentiels gros individus à faire craquer !!
Charlie
