Tous les ans, et cela depuis depuis une décennie, le troisième weekend de septembre est organisée la SONER EURO NITRO CUP. C’est l’un des événement européens qui se déroule sur le lac de Cijara (ndlr : Extremadura, Espagne) où grand nombre de passionnés de la pêche du black bass se réunissent.
Cette compétition se déroule sur 2 journées. La samedi de 8h à 18h et le dimanche de 8h à 16h. Tout est grandiose et l’organisation est digne des grands show américains. Cet événement nécessite une préparation optimale. Cette année je décide d’y participer avec Gea de Ruijter, une amie qui découvre ce milieu de la compétition et toutes ses exigences.
Pour nous préparer, et définir notre stratégie, nous avons prévu 4 journées d’entrainement. Le niveau d’eau du barrage est très bas. Il reste 34 % du volume maximum et l’eau est cristalline sur la partie amont, par contre chargée sur la partie aval, plus de 20 km sépare ces 2 parties.
A la fin de nos 4 jours de préparation, les patterns sortent clairement, les poissons montent les 2 premières heures de pêche et le Realis Pencil 110 de chez DUO, les fait particulièrement réagir.
Vers 10h30, quand le soleil est bien sorti, les poissons ont tendance à changer de comportement et à rester entre 4 à 6 mètres, et plutôt réagir sur les pêches dites « à gratter ». Notre choix sera donc de pêcher wacky avec des Dot Crawler, qui est un worm dont la particularité est d’être très lourd, puisque de la poudre de tungstène est intégrée à sa matière (pas de problème pour pêcher ces couches d’eau). Nous utilisons également des rubber jigs, plus précisément les survival jig avec comme trailer une bottle shrimp.
JOUR 1 :
Nous sommes dans les tous premiers à prendre le départ, libre à nous de choisir notre spot pour commencer. Géa pêchera d’entrée en WACKY, elle le sent comme ça, moi je ferai de la surface comme convenu.
Pour le wacky, Gea utilisera une TENRYU SP73M avec un LIN258 monté avec une tresse YGK WX8 en PE 1.2, pointe en fluoro 27.5 centièmes. Pour ma part, je pecherai surface avec une Levante Oshu F5 avec un IP79, monté en N WALKER FLUORO de chez YGK. C’est un hybride entre le nylon et le fluoro.
Très rapidement nous ferons un quota de 5 poissons pour lequel je rappelle que seul le poids compte. Géa fait réagir des poissons en grande quantité et de tailles très correctes ce qui nous permet de comprendre que les poissons sont descendus plus vite que prévu initialement. Nous réagirons également et je passerai seulement après 1h30 de concours, sur une pêche au jig donc plus creuse.
Pour le Jig, j’utilise une canne MEGABASS FX-76X associé à un moulinet MEGABASS IP79, mais ce coup ci, 100% fluoro avec comme choix le fluoro YGK NITLON DFC en 32 centièmes.
Nous finirons notre journée avec un quota de d’un peu plus de 6 kilos, ce qui nous classera à mi parcours 25èmes sur 116.
JOUR 2 :
C’est l’inverse, nous partons dans les 10 derniers, donc clairement nous ne pêcherons pas nos zones de premiers choix, mais le moral est bon, et nous restons toujours dans notre objectif, qui est d’abord de prendre du bon temps, tout en essayant de ne pas perdre de places au classement voir même l’améliorer. On se prend vite au jeu croyez moi…
Nous partons décalés de 47 minutes par rapport aux premiers, et faisons le choix de pêcher les eaux troubles, choses que nous avions essayé en entrainement, mais sans trop de réussite.
Pourquoi ce choix ? je me suis tout simplement dit que les poissons seraient moins méfiants, grossière erreur, au bout de 2 heures de pêche nous avons 15 poissons mais le problème ce ne sont que des sandres et des brochets…
Que l’on ne me dise pas que le SURVIVAL JIG ne marchent pas sur les brochets !
Persuadés que nos patterns sont les bons, nous décidons de perdre 20 minutes de navigation, pour remonter à vive allure, dans les eaux claires.
Nous nous trouverons une belle zone, qui a été pêchée à plusieurs reprises depuis hier. Mon HELIX 12 GEN2 me montre des amas de cailloux, nous n’avons plus le choix, on éteint le thermique.
Nous voilà à nouveau dans la configuration de la veille. Il reste 5h de pêche. Pendant 1 h nous prenons 2 poissons juste maillés, c’est nos 2 seuls de la journée, alors on continue. La pêche est très dure et les amis nous le confirment.
A 2h de la fin, on trouve quelque chose qui semble intéresser nos partenaires de jeu !!!! Nous capturons un poisson de 1k500, toujours au DOT CRAWLER eureka ….
Les poissons ramassent les leurres, mais il faut rester quasi immobile, des animations minimalistes. Très vite on retouche un autre poisson de 1 kilo. La confiance revient, le DOT CRAWLER sort du lot mais les touches ne s’enchaînent pas aussi vite que les supputations. Et si, et si, et si…
LE TOURNANT :
A 40 minutes de la fin, Géa m’annonce qu’elle est « pendue », nous voyons une première fois le poisson sauter, c’est un bloc, de loin le plus gros poisson que nous avons eu la chance de croiser en 2 jours, le combat est très physique, Géa essaye de le contrer, le poisson fait ce qu’il veut. Elle arrive à le ramener à 3 mètres derrière le bateau, deuxième saut, le poisson est vraiment solide, je suis prêt à le mettre à l’épuisette, quand soudain le poisson s’enroule dans l’hélice du moteur thermique…. la catastrophe !!!! l’hélice tranche notre bonheur.
C’est la dépression totale sur le bateau, quel dommage !
Je sais par expérience que cela arrive à toutes les équipes de perdre des poissons lors d’un concours, mais celui là je le sais aussi par expérience qu’il nous coûtera cher au classement final.
Nous finirons avec 3 kg 870, avec 1 poisson 430 grammes parmi notre quota.
Géa finira 1ere féminine, et nous resterons 25èmes au classement général avec à peine 10 kilos sur les 2 jours.
Le contrat est rempli, l’objectif initial atteint, mais la déception est présente, on a un goût d’inachevé.
Aujourd’hui, avec 3 semaines de recul, ça va nettement mieux, on est contents et même fiers de notre parcours, c’était une première pour Gèa, et moi j’ai encore beaucoup à apprendre de ce magnifique poisson.
Une chose est sûre, nous reviendrons l’année prochaine (la date est déjà marquée en rouge sur notre agenda) en essayant de gommer nos erreurs et de toujours progresser.
A bientôt sur l’eau 😉