Bonjour à tous,
Dans cet article, je voudrais vous faire partager un leurre et une approche qui, au cours des années, restent, selon moi, la valeur sûre pour attraper des bars tout au long de la saison : la pêche côtière au vision ONETEN+1SW.
Cette approche, cela fait maintenant 5 à 6 saisons qu’elle se confirme avec des résultats constants. Ce n’est probablement pas la technique qui permet de faire les plus gros poissons, mais elle a en revanche la capacité de concilier quantité et qualité de poissons. En effet, c’est sûrement à l’aide de ce leurre que j’ai effectué les plus belles pêches de tailles moyennes de bars au cours d’une même sortie.
Ainsi, je vais essayer de vous expliquer les approches, les conditions d’utilisation ainsi que quelques astuces, qui me réussissent bien.
Avant, il est bon de contextualiser quelques éléments. Je ne pêche quasi qu’exclusivement en kayak ou en bateau (jamais du bord), sur des secteurs très proches de la côte, voire en estuaire. Pour simplifier, les types de biotopes que j’aime pêcher, ce sont principalement des zones comprises entre 0 et 12 mètres d’eau, avec une présence significative d’éléments qui retiennent les bars : roches, herbiers aquatiques, bouchots et parc à huitres.
Le sujet ici est donc bien des pêches « légères » dans peu d’eau, et en aucun cas des pêches profondes. Bien que dans ces typologies de secteurs le Vision puisse fonctionner, je n’ai pas suffisamment de recul sur ces approches en eaux profondes, et il y a probablement des approches bien plus pertinentes (traction, etc).
L’article va donc se diviser en trois parties :
- L’approche sur les zones rocheuses (tête de roche et plateau rocheux)
- L’approche dans les zones d’obstacles (bouchots et parc à huitre)
- Un point matériel (canne, ligne et couleur)

L’approche sur les zones rocheuses (tête de roche et plateau rocheux)
À l’instar du Live-X Revenge que j’avais déjà présenté sur le blog, les plateaux rocheux sont assurément la catégorie de poste où il est le plus efficace. C’est d’ailleurs mes deux références pour pêcher ces milieux.
Le plateau rocheux désigne des endroits avec une profondeur homogène, dont le fond est recouvert de roche, plus particulièrement de dalle rocheuse. Ce sont des postes souvent régulièrement exposés au courant soutenus suivant la temporalité de la marée.
Les poissons ici se tiennent de deux manières. La première manière, ils profitent du courant pour chasser de manière dynamique les proies, et sont donc relativement mobiles dans la couche d’eau. La seconde manière, c’est qu’ils profitent des micros-reliefs qu’offrent les dalles de roches, pour se poster derrière et par opportunisme se nourrir des proies balayées par le courant (généralement se sont les plus jolis poissons).
Dans les deux cas, les poissons sont très dispersés sur le poste qui peut être parfois très grand (plusieurs hectares) mais aussi dans la couche d’eau. Il faut donc un leurre qui est capable de pêcher relativement vite dans les courants sans décrocher, et sans pour autant aller trop profond.
Et parce qu’un schéma vaut souvent mieux qu’un long discours, ci-dessous une illustration qui permet de représenter les trois positionnements des bars sur cette typologie de poste :

Nb : les flèches bleues représentent le sens du courant.
- Situation n°1 : Les bars se tiennent face au courant, à l’affut des poissons balayés par le courant dans les herbiers souvent présents sur les plateaux de rocheux (laminaires, sargasses, etc.)
- Situation n°2 : Toujours face au courant, les bars se tiennent aux alentours des éléments qui casse la monotonie du poste (microreliefs, herbiers, roches). Ils sont généralement plus actifs avec une dynamique active de recherche de nourriture.
- Situation n°3 : Situation très classique. Les bars sont à proximité des roches ou les vagues et le courant se brisent. Toutes les énergies de l’eau se rencontrent, pour créer du mouvement, ce qui apporte et/ou détache de la nourriture.
Dans les trois cas, le vision est juste parfait. À condition d’avoir le vent dans le dos ou de côté, il se lance loin et permet donc de couvrir de très grande distance. Le point important est le bon positionnement de l’embarcation pour lancer ¾ aval et s’assurer que le courant appuie le plus possible sur la bavette et les flancs du leurre.
Les animations sont adaptables selon l’humeur des poissons. Parfois, une simple variation de récupération linéaire au moulinet est suffisante. Pour cette approche, il ne faut pas hésiter à accélérer franchement, quitte à frôler l’excès d’engagement. C’est d’ailleurs parfois la seule solution pour les déclencher quand rien ne fonctionne. Une autre astuce pour casser la monotonie du linéaire, les changements de direction et des petits twitchs simultanés permettent également de déclencher un poisson suiveur.
La seconde animation que j’aime beaucoup faire est diamétralement opposée à la précédente, avec des jerks très marqués. Inspirée clairement des pêches de brochet, ce n’est pas celle que j’utilise le plus souvent, mais elle permet de profiter de la capacité folle du vision à se désaxer et faire venir les poissons de loin. Quand l’eau est légèrement chargée en sable, ça permet au leurre de se démarquer tout en pêchant plus lentement et donc de laisser le temps aux bars de le repérer.
L’approche sur les zones d’obstacles (bouchots et parc à huitre)
Sur la côte vendéenne, on ne compte plus le nombre de kilomètres linéaire de bouchots. Ces pieux implantés dans des zones peu profondes permettent aux mytiliculteurs d’élever les moules. Cependant, ces supports offrent des terrains de jeux incroyables pour la recherche des bars.
Sur ces typologies de poste, les leurres souples sont majoritairement utilisés, pourtant, les poissons nageurs sont à mon avis supérieurs. Comme évoqué plus haut, le terrain de jeu est immense, et comme sur la configuration de poste précédente, il faut un leurre qui puisse à la fois pécher vite, ou plus lentement sur les secteurs marqués. Ma façon de l’utiliser va dépendre principalement de la hauteur de la ligne d’eau en fonction de la marée.
Pour appuyer mes propos, là encore le schéma ci-dessous permet d’illustrer le positionnement des poissons :

Si comme dans la situation n°1, la marée est haute, et que les bouchots ou parcs à huitres ne sont pas encore découverts, les bars auront tendance à naviguer plus et à moins se caler dans les obstacles. Les hauteurs d’eau comprises entre 1.5 et 5 mètres d’eau seront parfaites pour exploiter les atouts du vision sur cette configuration de poste.
Si comme dans la situation n°2, la marée est basse et que les obstacles sont partiellement découverts, les poissons auront tendance à rester au plus près de ces derniers. Une pêche plus lente est alors nécessaire, qu’elle soit perpendiculaire ou parallèle à l’obstacle.
Ici le vision prend tout son sens : il se lance précisément, et permet de pêcher lentement avec des animations marquées au plus près des pieux. Dans ce cas-là, des jerks appuyés entrecoupés de pauses sont la clef pour faire sortir les bars des obstacles, et clairement ça fait la différence par rapport aux leurres souples, dont les bars connaissent par cœur ces approches.
Le matériel (canne, ligne et couleur)
Pour ce qui est du matériel, rien de bien compliqué. Une canne médium avec une action douce est nécessaire. Elle permet un confort de pêche tout en limitant de manière importante les décrochés. En effet, une canne avec une action trop rapide risquerait de déchirer la gueule des bars. La longueur va dépendre si vous pêchez du bord, en bateau ou en kayak.
Pêchant principalement en kayak, une canne trop longue risquerait de me gêner, j’ai trouvé le parfait compromis avec la tenryu injection 73m dans sa version travel. Si vous pêchez du bord ou en bateau, une longueur plus importante sera nécessaire, pour les lancer et la conduite de ligne.
En termes de moulinet, des tailles 2500 à 4000 selon le bon équilibre de la canne seront préconisées. Le seul impératif : il faut un ratio rapide pour permettre d’enchainer les animations dynamiques. En ce qui concerne la ligne j’utilise le modèle UF PE Line x8 en PE-1, complété par un bas de ligne en fluorocarbone de 27 à 35 centièmes, selon les typologies de poste rencontrées. Les deux modèles que j’utilise sont deux incontournable du catalogue, le Nitlon DFC pour les pêches sur des zones ouvertes et le TR Line Fluoro de chez Tenryu pour les pêches d’obstacles.
On peut tous s’accorder qu’il n’y a pas de vérité absolue à la pêche, et c’est d’ailleurs ça qui fait toute la beauté de la recherche des poissons. Le choix des couleurs n’y échappe pas. Ainsi pour les couleurs que j’utilise le plus, j’ai réalisé un tableau de synthèse qui permet de choisir la couleur selon la couleur de l’eau et la luminosité associée.
En effet, ce sont les deux paramètres principaux qui permettent d’orienter nos choix de couleur au bord de l’eau. Ces deux paramètres sont classés en trois catégories pour simplifier l’exercice :
- Faible : elle correspond à des eaux chargées en sable et/ou en sédiments pour les couleurs de l’eau et des ciels bas et gris sans soleil pour la luminosité
- Moyenne : à des eaux légèrement opaques (visibilité max à 1.5/2m) et des luminosités partiellement couvertes
- Forte : corresponds à des eaux très claires et un grand soleil avec peu de nuages pour la luminosité
Le tableau de synthèse du choix des couleurs se trouve ci-dessous :

Et parmi tous ces coloris, s’il n’y en avait que trois à garder se serait :
- GG Cruising Blue : très polyvalent, bon en toutes conditions.
- HT Cruising Green : excellent en eau claire et pleine lumière.
- Pm Pearl Rainbow : réservé aux situations sombres ou eaux chargées.
Selon vos conditions rencontrées au bord de l’eau le tableau permet de « dégrossir » le choix, il faudra néanmoins adapter la couleur du leurre en fonction de la nourriture qu’il y a sur la zone, et sur la sélection réalisée, toutes les teintes sont représentées : bleue, verte et brune.
J’espère que ce petit article vous aura donner envie de vous mettre ou de vous remettre à la pêche du bar au leurre dur, sinon je pense que la première touche finira de vous convaincre que ça reste l’une des plus belles pêches !
A bientôt !