Le PREDATOR TOUR, c’est une compétition européenne multi-carnassiers très relevée où de nombreuses nations se donnent rendez-vous : belges, polonais, allemands, suisses, français, anglais, tchèques, irlandais, et bien sûr hollandais sont présents.
Cette année 110 équipages prennent le départ, notre terrain de jeu sera sur le Hollands Diep et le Haringvliet, lacs situés à proximité de Rotterdam aux Pays Bas.
La compétition se déroule sur 3 jours avec 7h30 de pêche par manche. Le principe est simple : attraper 3 brochets, 3 sandres et 3 perches, tout cela en respectant une chronologie des captures au niveau comptable. Les brochets en premier, les sandres en second, et nous finissons par les perches. Vous pouvez pêcher et enregistrer les sandres et les perches dès le début de la compétition mais ces poissons ne compteront pas tant que vous n’aurez pas clôturé votre quota brochets, puis ainsi de suite pour les sandres et perches.
Pour valider une prise, chaque équipe est munie d’une règle où apparaît le numéro de son équipage. Cette dernière est fournie par l’organisation. Cette règle est primordiale, bien sûr pour la mesure, mais surtout parce que cela atteste que votre bateau a été entièrement inspecté par 2 personnes avant le départ, afin d’éviter toute triche. Une fois cette inspection validée on colle un pictogramme de couleur, et cela chaque matin avant le départ.
Dans un souci de ne pas abîmer les poissons, les organisateurs de cette compétition ont mis au point un logiciel de gestion des captures. C’est très simple et également très efficace. Une application sur votre smartphone est nécessaire, elle s’appelle « predatortour ». Une fois votre poisson capturé, vous prenez une photo de votre poisson avec cette application, en veillant à bien mettre le poisson dans le sens des lettres et de voir le poisson entier avec le numéro et le pictogramme. Vous l’envoyez aux commissaires qui vous assurent la gestion des points et donc du classement dans la minute qui suit.
Vous comprenez donc, que grâce à cette application, vous êtes informés de votre classement en temps réel. Cette application, permet également de suivre le classement pour les non-participants et c’est parfois sympa de suivre les copains ou la famille.
Bruno me rejoint le mardi soir, ce qui nous laissera le mercredi pour repérer les lieux. La veille j’ai passé ma journée avec Frank Van Vliet fondateur du site web Roofvisweb.nl.
Une fois l’entrainement fini, nous sommes prêts à en découdre, place à l’action.
JOUR 1 :
On commence bien sûr par les brochets.
Bruno attaque avec une Megabass Destroyer French Limited F7-71 X munie d’un moulinet FX 68 L rosso, tresse YGK Castman PE 2.5. Pour ma part j’ai opté pour une canne Megabass LEVANTE équipée d’un moulinet IP 79, ligne YGK X8 en PE 2.
Nous utilisons tous les deux une longue pointe (environ 4 m) en fluoro Nitlon DFC 32.5 centièmes à laquelle nous ajoutons un bas de ligne anti-coupe d’une vingtaine de centimètres en YGK Shock Leader 80 lb (78 centièmes) lorsque nous ciblons le brochet.
En ce qui concerne les leurres on attaque au Megabass Wild Header associé à un X-Layer Curly. Cette combinaison est une valeur sûre dans laquelle nous avons une confiance aveugle. Elle permet non seulement de prendre régulièrement les 3 carnassiers ciblés mais se démarque par sa faculté à intéresser les gros poissons de chacune de ces espèces.
Pendant ces 3 jours nous alternerons entre les Wild header 3/8 oz (10,5 g) et 1/2 oz (14 g) avec une préférence pour le coloris Gold Shad sur ce dernier.
Pour ce qui est du X-Layer Curly placé en trailer, les coloris sparkle berry et green pumpkin shad auront été les plus réguliers.
Très vite on prend un petit brochet de 46 cm, puis un autre de 71 cm, ça part fort. Nous pêchons dans maximum 2 mètres d’eau. Le troisième poisson sera un sandre de 66 cm… Tiens, les sandres sont là eux aussi !!! Nous comprenons déjà que nous passerons 3 jours à pêcher des zones peu profondes et de préférence très herbeuses.
L’orage situé très très près de nous nous fera perdre du temps, et nous empêchera de pêcher concentré. Ce n’est pas top, on le sent, et nos regards se croisent, sans un mot… Bref on décide de rester sur zone et de patienter.
Nous finirons notre journée avec 2 brochets, 3 sandres, et 1 perche. On n’est pas trop mal, même si nous avons des poissons de « petites tailles » au vue du classement final…
JOUR 2 :
Notre objectif du jour est de fermer les quotas. Après un jeudi ensoleillé, nous avons le droit à une forte couverture nuageuse et une toute autre luminosité.
C’est parti, nous retournons sur notre zone à brochets, située en plein milieu du Haringvliet, 45 minutes de navigation sont nécessaires…
Ce vendredi nous resterons 2 h sans la moindre touche, il est temps de s’arrêter 5 minutes et de revoir notre stratégie. Qu’est-ce qu’on fait ? Où on va ? Et plus la journée passe et plus le vent souffle fort, environ 40 km/h, les vagues se forment !
Après concertation, le choix est de retourner où nous serons un peu protégés des vagues, sur la zone où nous avons pris notre perche la veille. Nous sommes tous les 2 au wild header, et de la même couleur (gold shad), tout pareil, on est certain que ce leurre sort du lot. Moteur électrique quasi à fond et c’est parti pour une séance de power fishing, on y croit dur comme fer.
Après 100 mètres de dérive, notre stratégie est récompensée et de belle manière, poummmmm 104 cm !
On continue après cette explosion de joie et très vite on reprend un autre sandre, toujours au Wild header, puis encore autre.
On va ensuite véritablement enchaîner brochets et sandres. Mais pas de perches, elles ont quitté les bordures.
On a bouclé les brochets et grossi le quota sandre, maintenant il reste 2 heures que nous consacrons à la perche, mais c’est compliqué, le vent a encore forci et cette couverture nuageuse ne nous aide pas du tout. On fait le choix de pêcher une zone que nous ne connaissons pas, mais l’instinct nous récompensera d’une belle zébrée de 45 cm. C’est parfait, il ne nous manque plus qu’une perche est les 3 quotas seront bouclés.
Nous avons très bien pêché et nous rentrons sereins pour le dernier jour, la finale…
JOUR 3 :
Notre objectif est bien sûr de prendre rapidement une perche, puis de retourner sur une zone qui par le passé, nous a déjà récompensés. Un immense shallow, avec maxi 2 mètres d’eau, tapissé d’herbiers. Encore et toujours avec nos chatterbaits Wild Header.
Nous retournons sur la zone où nous avons capturé la veille cette dernière perche. En 1 h, c’est réglé et le dernier quota est fermé.
YES ! Maintenant on met les voiles sur notre shallow. Par contre, il y a 6 bateaux sur zone, c’est plutôt bon signe mais la zone a dû être pêchée de long en large. Pas grave, on se donne une heure pour essayer.
On a fait le bon choix, c’est de la folie, on enchaîne les poissons alors que les autres ne prennent rien, les wild header font clairement la différence, ramenés à toute vitesse, c’est la folie sur le bateau… Chaque nouvelle dérive nous rapporte 5 à 6 poissons et nous permet d’améliorer nos quotas et de remonter au classement général.
La troisième dérive sera magique.
On reprendra un brochet métré, une perche de 51.8 cm (la plus grosse perche du jour) puis une autre de 50.6 cm.
Le Graal, nous atteignons le haut du classement, mais nous savons que d’autres équipes peuvent nous rattraper car il reste à ce moment, 2h30 de pêche.
La fin est moins glorieuse, nous finirons quatrième et sortirons du podium pour 1 cm, c’est rageant sur l’instant, mais nous l’acceptons et réagissons comme des compétiteurs. Très fiers de ce résultat, mais surtout une très belle aventure humaine, juste énorme.
Voici le leurre que nous aura rendu heureux et fait capturer une quarantaine de poissons durant ces 3 jours.
Félicitations à Hendry Vis et Gerald Vierhout qui remportent cette magnifique compétition.
Un grand MERCI à tous les membres du PREDATOR TOUR pour leur gentillesse et leur sympathie, un grand MERCI également à mon FRANKY sans qui rien ne serait possible.
A très vite sur l’eau,
Stéphane et Bruno, TEAM 4 maintenant 😉