Tous les ans, Benoit Ducroux vient pêcher quelques jours chez moi pour l’ouverture de la pêche de la truite, on passe toujours des moments sympas à ce moment là et ça se termine en général par un bon gros repas avec tous les potes de pêche du coin. Forcément on y parle de la journée des uns et des autres mais on dérive assez vite sur des discussions à propos de nombreuses autres pêches qu’on va pratiquer dans l’année. Les souvenirs, récits et photos ont rapidement convaincu Ben de revenir plus tard dans la saison pour un autre programme que celui de la pêche des truites. Je l’ai donc à nouveau accueilli vendredi pour une seconde petite virée finistérienne, cette fois-ci à une période où la pêche est beaucoup plus diversifiée.
On a commencé par une petite sortie en bateau avec Seb et Gaëlle dans le but, entre autres, d’aller tenter les pagres du goulet de la rade de Brest. Mise à l’eau au Fret, ça chasse juste devant et on prend un peu de retard sur notre programme le temps de voir ce qu’il y a sous les oiseaux. Il s’agit essentiellement de maquereaux dont quelques malchanceux feront notre bonheur sous forme de rillettes plus tard dans le week-end…
On a perdu assez de temps, route pagre ! Nous avons déjà pris des pagres par le passé mais aucun de nous n’est un spécialiste de l’espèce, on sait par contre que certaines techniques sont plus régulières que d’autres. Au programme du jour : shad en verticale ou diagonale / tenya / madaï jig. La marée descend et on pêche les abords d’un plateau de roche dans 20 à 35 m d’eau. De nombreuses dorades grises sont présentes sur le poste, Seb et Gaëlle qui pêchent au Tenya/crevette prennent des touches dès les premières secondes. Assez rapidement Ben et moi allons monter un morceau de crevette sur les hameçons de nos madaï pour attiser la gourmandise de ces demoiselles. Et ça marche ! Notre ensemble se fait attaquer très rapidement à chaque descente.
Le courant est en train de forcir et je ne tiens déjà plus avec le madaï de 28 g que j’avais mis pour commencer. Ben a opté pour un Kabra X en 50 g et semble avoir le bon angle car il continue à prendre des touches et capture rapidement sa première grise.
Je l’imite en faisant le même choix de leurre, j’arrive à nouveau à tenir le fond à la verticale et les touches reprennent. Visiblement la forme du Kabra X, sa jupe et ses languettes de caoutchouc contribuent à déclencher beaucoup plus de touches qu’une crevette montée sur un simple Tenya (tête plombée spécialement développée pour accueillir un appât et cibler les sparidés). Ben va toucher assez rapidement un joli poisson qui va le casser dès le début du combat. On étudie son bas de ligne qui est complètement rappé sur une trentaine de centimètres au dessus du leurre. Pas d’idée sur les raisons de cette casse ni sur l’espèces qui se trouvait au bout.
Ne connaissant pas le Kabra X aupravant, nous n’en avions pris que 2 pour les tester… je suis donc désormais le seul à en avoir sur le bateau… et je peux vous assurer que pendant toute la fin de la descendante mes 3 voisins auraient aimé qu’on en ai en réserve dans les boîtes, d’autant que les premiers pagres pointent leur nez et croquent dans le madaï de Megabass.
J’ai rarement vu une telle différence d’efficacité entre les leurres et les montages. Alors que je prends touche sur touche et poisson sur poisson pendant plusieurs heures, mes voisins galèrent et n’enregistrent que de rares petites touches difficiles à ferrer. Moi qui pensait que c’était surtout la crevette ou le bout d’encornet qui déclenchait les touches, je dois revoir mon jugement. Le leurre/support qui accueille notre appât peut donc avoir tout autant, si ce n’est plus, d’importance que l’appât lui-même.
Comme d’habitude avec les pagres, le combat est puissant et les longs rushs donnent le sourire… et que dire de la robe de ce superbe poisson ? J’aurai la chance d’en sortir 4 durant la matinée.
Malheureusement Gaëlle en cassera un et en perdra un autre. Seb et Ben attendent encore leur première touche de poisson rouge. Un petit pique-nique bien mérité plus tard et on y retourne. La fin de montante ne nous apporte pas beaucoup de touches, il faut attendre la renverse pour que ça reprenne. Dès que la dérive change de sens, ça recommence à croquer et pour le grand bonheur de mes amis les poissons semblent moins sélectifs en cette fin de journée, je pense même qu’en pêchant au Tenya ils prennent plus de touches que moi au Kabra X (qui a eu une journée difficile et perdu presque tous ses artifices en caoutchouc). Bref, la confiance que Seb vouait en son Tenya va enfin payer, sa canne se met en arc et le frein siffle… c’est rouge.
Ben va se charger de clôturer le compteur pagre en nous prenant le plus gros de la journée.
J’allais oublier de préciser qu’au milieu de ces pagres on a pris des dizaines de dorades grises, des vieilles, des maquereaux, des seiches et calamars et un grondin… si ça c’est pas de la diversité !
Ce que je retiens de ces pêches que je découvrais, outre l’efficacité du Kabra X, c’est qu’il faut avoir une canne avec une pointe assez souple pour accompagner les touches (il faut absolument que j’essaye la queen taï qui a été développée pour ces techniques et qui a une excellente réputation) et ne ferrer que quand le poids du poisson se fait réellement sentir. Le ferrage doit être très ample car même si on pêche en tresse, en traversant la couche d’eau soumise aux courants, notre bannière prend de la courbure qu’il faut résorber pour un ferrage efficace.
On remercie Seb et Gaëlle pour cette session super sympa, retour au bercail, demain on pêche du bord.
Dimanche, on met un fagot de canne dans la voiture, il y en a pour tout le monde, du rotengle au brochet en passant par le bar qu’on va essayer de pêcher à vue pour commencer la journée. J’ai souvent parlé à Ben de cette pêche que j’adore et il voulait s’y essayer. Ce n’est pas la meilleure période pour ça mais on se tente une petite sortie quand même. On verra 4 jolis poissons mesurant entre 65 et 80 cm sur le premier poste visité et rien sur le second. On a bien essayé de les faire mordre mais les bars se sont totalement désintéressés de nos leurres. Il s’agissait de poissons sédentaires qui ont probablement déjà vu des dizaines de leurres leur passer sous le nez cet été… ceux-là connaissent déjà la musique et il faudra attendre un moment plus propice pour avoir une chance de les tromper.
On passe donc au plan B avec un petit tour dans la baie de Douarnenez qui est assez active en ce moment. On attaque du côté de Tréboul, il y a de gros bancs de sprats qui longent les bordures et se font chasser de temps à autres. On trouve une place stratégique et on attend que ça nous arrive. D’un coup ça s’excite, les chasseurs sont des maquereaux espagnols survitaminés, Ben leur propose un one up slug. Le menu semble à leur goût.
Sur une petite canne ça fait vraiment des combats sympas.
Bon, la pêche du maquereau espagnol c’est sympa mais avec tout ça on n’a pas encore été en eau douce… Pour commencer, j’ai besoin de quelques rotengles pour mon aquarium, j’ai mis ma canne de pêche au coup et de l’amorce dans la voiture, on va s’arrêter faire une petite pause dans un plan d’eau que je sais riche en blancs. Ce qui devait être une session rapide va traîner un peu, on se prend au jeu et alors que je fais de la vitesse sur les petits poissons en haut de la couche d’eau, Ben cherche les gros en dessous… Rotengle à la Megabass svp !
Petit conseil on passant, si vous ne voulez pas vous embêtez avec les appâts, faites comme nous, prenez un kiji worm small pin tail et coupez en un morceau de la longueur que vous souhaitez. Les rotengles sautent dessus et les gardent bien en bouche et vous pourrez enchaîner plus de 100 poissons (fallait bien s’arrêter à un moment) sans jamais avoir à changer d’esche.
Pour finir, avant que Ben ne reparte on s’est fait 2 petites sessions en wading à la recherche des brochets. Pas de poutre à se mettre sous la dent mais on a fait monter un joli poisson qui est venu taper gueule fermée dans le screw bait et j’en prend 2 petits au glide hustler de vagabond qui vient tout juste de sortir et m’a jusqu’à présent prouvé son efficacité à chaque fois que je l’ai mis à l’eau.
Tu reviens quand tu veux Ben, la prochaine fois on se tente les émissoles et les mulets au leurre.