La période estivale, c’est sans aucun doute la période de l’année durant laquelle les aspes sont le plus harcelés par les pêcheurs aux leurres. Pour moi c’est assurément l’été que le duper est le plus aléatoire, mais en évitant quelques pièges on peut se faire plaisir, notamment sur des pêches en Topwater qui sont les plus excitantes.
Ne pas tout miser sur les chasses !
Il est coutumier de voir des chasses exploser, souvent sur le coup du soir et parfois en pleine journée. Notre instinct nous dicte que le poisson est actif et qu’il sera donc plus simple de déclencher des touches.
Si cet aspe a sauté sur mon Cronuts à la tombée comme c’est souvent le cas dans ces situations, c’est très loin d’être systématique. Le plus déroutant : c’est majoritairement tout le contraire, c’est une phase durant laquelle il est difficile de trouver la solution pour les faire mordre. Ils sont focus sur un type de proie bien précis, et ce n’est que très occasionnellement qu’on va réussir à déclencher les poissons.
Ceci étant, repérer les chasses est un indicateur essentiel, cela permet d’identifier des secteurs où les poissons sont présents et s’alimentent. Généralement ils ne sont pas très loin, dans leur zone de repos (herbiers, pierres, radiers).
Je suis retourné sur les mêmes zones quelques jours plus tard, mais plus tôt dans la soirée, avant que l’activité ne démarre. Cela m’aura permis de déclencher plusieurs poissons dont ces 2 très jolies flèches d’argent. Au Topwater c’est un vrai régal de prendre ces gros shoots en surface, et cette saison c’est le « Nuts power ».
Venez quand le spot semble éteint, vous aurez plus de chance de déclencher un poisson voir plusieurs à condition de passer le leurre sur la zone d’attente des aspes.
La pêche à vue sur des groupes d’aspes !
Avec les niveaux très bas et l’eau très claire, on a parfois la chance de pouvoir observer les poissons, et cette expérience est riche d’enseignements. J’ai eu l’occasion de faire une pêche à vue récemment sur des groupes d’aspes en stationnaires derrière des pierres et des herbiers.
Ces poissons ne sont pas actifs de base, mais l’effet de groupe peut avoir toute son importance. Il se produit 2 réactions très nettes, soit le passage d’un leurre va déclencher l’agressivité du groupe, soit c’est la fuite totale. On voit même parfois plusieurs individus qui se mettent à suivre le leurre ou carrément suivre un poisson qui a pris le leurre. Parfois c’est l’inverse au ferrage du poisson, c’est la panique générale.
En revanche, quasi systématiquement les poissons reviennent se positionner sur la zone de repos après plusieurs minutes. Il faut être patient, ne pas faire passer le leurre sans cesse sur la zone pour rien, et ne pas non plus le faire tomber directement dessus.
Cette session de 5h qui se solda par 6 poissons aura été folle, tant en résultats, que sur les observations comportementales. Cela a vraiment été un jeu de dupe avec ces aspes, 100 mètres entre 2 zones de repos visibles. J’ai passé mon temps à partir, revenir et observer. Entre les approches accroupies, les attentes allongées, les lancers foirés, les attaques manquées, et les rushs de folies sur la Lunakia 822S HT, je n’ai pas vu le temps passer. Ils m’auront fait oublier la chaleur !
Il est à mon goût préférable de lancer le leurre loin et de le faire passer au bon endroit, toujours devant et jamais derrière les poissons. En tout cas c’est que cette session a révélé. Petit détail, positionnez-vous derrière les poissons et pas devant eux. Il faut garder son sang-froid, rester calme et penser à chaque lancer, chaque action qu’on va entreprendre. Ne pas hésiter à aller plus loin et revenir quelques temps après.
Ces zones de repos des aspes sont la clef pour faire de belles pêches en été. Visibles ou non il faut réagir à toutes les informations perceptibles au bord de l’eau pour faire les bons choix. Ici tout a commencé par une pêche en wading, après avoir vu 2 aspes venir chasser quasiment dans mes pieds, je décide de sortir de l’eau : tout c’est éclairé devant mes yeux !
Le poisson seul en maraude !
Dans la continuité du sujet précédent, on observe souvent un ou 2 poissons venir passer en bordure sans forcément chasser. Ces poissons « en maraude » décrivent comme un grand cercle, en longeant la bordure sur plusieurs mètres, et en repassant plusieurs minutes après.
Ces poissons sont une vraie torture pour l’esprit, 1 fois sur 30 ils vont « péter une pile » et foncer sur le leurre, mais généralement ils vont se décaler et se barrer. Bien sûr on ne peut s’empêcher de les tenter, à mon sens le meilleur moyen est avec un leurre en forme de poisson, un jerk comme un Vision 95 est parfait pour çà. Poser le leurre un peu en amont de son passage et faites juste une petite vibration lorsqu’il est très proche.
N’en reste pas moins que l’aspe étant de base un poisson grégaire (qui vit en groupe), il est fort probable que ses copains ne soient pas loin. Ici en prospectant autour sur le radier de pierres à proximité, on a trouvé des poissons qui étaient joueurs. Le Cronuts a encore frappé, ils l’aiment le matin, le midi, le 4h et le soir. Lol !
Les poissons suiveurs !
Phénomène typiques des pêches d’été de l’aspe, on déclenche de nombreux suivis qui se terminent souvent par un poisson qui n’attaque pas et repart. J’appellerais plutôt cela des refus ! En effet le poisson a démarré derrière votre leurre mais au bout de quelques mètres quelque chose a éveillé sa méfiance.
Cela est souvent dû à la pression de pêche et c’est encore plus vrai avec les leurres de surface qui font tous leur Walking The Dog au dessus de leurs têtes. L’aspe s’éduque relativement vite, il n’est pas rare de voir se multiplier ces actions sur des spots pêchés ou que vous avez-vous-même pêché avec des prises à la clef. N’oubliez pas non plus que le poisson vient vers vous. Il se peut que vous ayez été repéré, soit votre silhouette ou celle de votre canne. Dans ces eaux claires n’hésitez pas à profiter de l’environnement pour vous planquer ou baissez-vous un maximum, et modifier dans la mesure du possible les angles de passage de vos leurres surtout si ce sont des spots que vous pratiquez régulièrement.
Peigner toutes les zones alentours sans passer systématiquement à l’endroit du refus. Profitez-en aussi pour faire tourner un peu les leurres en privilégient les silencieux, et souvent les coloris transparents sont très prenant dans ces configurations avec le grand soleil. Après plusieurs refus, partez et revenez un peu plus tard en abordant l’approche différemment.
Sur cette courte session de 1h30 avant le repas de famille dominical, j’ai complètement stoppé ma pêche car j’ai senti que le manque de temps me faisait faire n’importe quoi et surtout j’abordais les poissons comme je le faisais les semaines précédentes. Hors le créneau horaire est différent, les observations sont différentes, le niveau est plus bas et les eaux encore plus limpides. J’en profite pour troquer mon Cronuts habituel et passe sur « le sardine » transparent. 10 mètres plus bas, accroupi en short dans l’eau sur un tout petit radier avec très peu d’eau, j’ai trouvé la vraie zone de repos ! 3 déclenchements coup sur coup pour 2 poissons à l’épuisette. J’ai fini crado pour le repas mais heureux !
En cette période estivale, la vue est un sens qui doit être en éveil. Mais il ne faut pas que votre vue vous joue des tours, ne restez pas focalisé sur le poisson que vous voyez passer, qui vous suit, ou qui vient chasser devant vous. Il faut être imaginatif, faire différemment des autres et parfois casser ses propres habitudes ou réflexes sur les zones que l’on connait par cœur. Ce que l’on voit sont des indications qu’il faut décrypter, analyser, pour tenter de comprendre le comportement des aspes à l’instant T. Difficile d’affirmer des vérités tant ce poisson peut être déroutant, et quand on ajoute à cela des paramètres de luminosité, d’orientation du soleil, de température, de turbidité et de débit, autant vous dire qu’on est loin de tout comprendre. Mais une chose est sûre : trouver la zone de repos des aspes est la meilleure option pour avoir des résultats. Généralement la solution n’est pas là où on la voit.