À chaque sortie de pêche, la préparation du matériel est une étape essentielle, presque un rituel. Il est possible de passer des heures, une bière fraîche à la main, pour réussir cette étape indispensable. On adapte généralement l’équipement en fonction de l’espèce ciblée, du lieu de pêche (lac, rivière, profondeur, etc.) et des conditions météorologiques.
Une belle canne à pêche, mariée à un bon moulinet, ne vaut rien si elle n’est pas accompagnée d’une bonne tresse, de bons anneaux brisés, de bons hameçons triples et d’une belle agrafe. Si le cas se présente, tout doit être parfaitement préparé pour que la capture d’un beau poisson soit une véritable réussite.

On fait souvent l’erreur de se concentrer uniquement sur les leurres ou sur l’équipement principal, en négligeant les petits accessoires. Pourtant, ce sont justement ces détails qui peuvent faire toute la différence. C’est un aspect déjà crucial lors d’une session classique en Europe, mais encore plus essentiel lors d’un voyage de pêche exotique, où chaque oubli peut coûter cher.
Quand on part pêcher à l’étranger, il est souvent indispensable de remplacer les hameçons triples et les anneaux brisés d’origine. Acheter de bonnes références ne sert à rien si l’on ne choisit pas la bonne taille. Certaines marques indiquent clairement quelle taille de triple ou d’hameçon simple convient à chaque leurre. On peut bien sûr faire ce choix soi-même, mais il faut être certain de ne pas se tromper au risque de déséquilibrer l’action du leurre (notamment en surface) ou de manquer un poisson.

La saison dernière, j’ai eu un client qui est venu pêcher le peacock bass pendant treize jours. Dès les deux ou trois premiers jours, il a eu plusieurs touches de beaux poissons, mais il les décrochait presque à chaque fois, sauf les petits, bien sûr… Je prends son leurre en main, ses triples piquaient très bien et ils étaient de la bonne taille. Mais quelque chose ne tournait pas rond. Je sors mon leurre, exactement le même modèle et je les compare côte à côte (voir photo suivante). Effectivement, la taille du triple était correcte, la largeur identique à la mienne… mais la hampe du triple était beaucoup plus courte. Résultat, il n’y avait pas assez d’espace entre le corps du leurre et le triple, ce qui empêchait une bonne pénétration à la touche et s’il arrivait à piquer un poisson, il pouvait facilement s’appuyer sur le leurre pour se décrocher. Je lui ai proposé deux options: soit ajouter un anneau brisé supplémentaire pour écarter un peu plus le triple du leurre, soit utiliser mes triples Decoy. Il a choisi la seconde option et ce simple changement a fait toute la différence.

Personnellement, pour le peacock bass ou d’autres prédateurs d’Amérique du Sud comme le golden dorado ou la payara, je m’équipe toujours en pensant au pire des scénarios. Je ne sais jamais si la touche va se produire en plein milieu d’un lagon, là où il n’y a souvent aucun obstacle et où l’on peut laisser le poisson se fatiguer sans trop solliciter le matériel (dans ce cas, un hameçon simple JS-1 suffirait largement), ou si le poisson va attaquer juste à côté d’un tronc dans la lagune, ou pire encore, dans le courant puissant d’une rivière. C’est précisément pour cette dernière situation que je privilégie toujours les hameçons simples JS-5 et pour les triples, les modèles YS-81 ou YS-82, bien plus robustes et fiables face à des combats intenses.
Même chose pour les anneaux brisés, je recommande le modèle Split Ring EX. Ils offrent une solidité exceptionnelle tout en restant compacts. Cela me permet, par exemple, d’armer un leurre comme le DUO Realis Jerkbait 120 avec une résistance de 60 lb, ce qui serait impossible avec des anneaux brisés classiques de taille équivalente. Comme vous le savez, l’œillet de ce leurre n’est pas très large et avec des anneaux standards, je ne pourrais pas dépasser les 40 lb sans compromettre l’équilibre du montage. Grâce au modèle d’anneaux brisés Split Ring EX, je garde un montage propre, efficace et surtout fiable face à des poissons puissants.

Un accessoire utile mais rarement utilisé une fois que l’on sort de l’Europe, ce sont les agrafes. Personnellement, je les utilise principalement avec des poissons à faible dentition, comme le peacock bass. Il existe plusieurs références chez Decoy, mais je vous recommande particulièrement la SN-14 EX Snap. J’utilise la taille 2 (90 lb) pour les leurres allant de 100 à 140 mm et à partir de 150 mm, je passe à la taille 3 (120 lb).
Pour les poissons dotés d’une dentition bien plus marquée, comme la payara, ou pour d’autres espèces de grande taille telles que le pirarucu ou arapaïma, je mets de côté les agrafes au profit d’un solide anneau soudé, accompagné bien sûr d’un anneau brisé. Pour ce montage, le GP Ring est parfait. Pour assembler ce montage, ainsi que pour changer de leurre facilement, la pince Halco Fish Ring Pliers s’avère idéale.

Petit bonus pour les pêcheurs qui partent traquer le peacock bass, si vous prévoyez d’utiliser un leurre à hélice, un grand classique de la pêche en surface pour cette espèce, n’oubliez pas d’emporter le Power Roll ring de chez Decoy. Cet accessoire permet d’éviter la torsion typique de la ligne causée par ce type de leurre, prévenant ainsi tout affaiblissement prématuré du fil.
N’oubliez jamais vos lunettes de soleil. Elles sont indispensables, non seulement pour se protéger du soleil et de la réverbération sur l’eau, mais aussi comme bouclier en cas de leurre qui vole accidentellement. En tant que guide de pêche, je passe énormément de temps dans l’eau et je porte toujours des lunettes, même en fin de journée, lorsque la luminosité est plus faible. Comme je suis vraiment maladroit avec les lunettes, je les fais souvent tomber par terre, j’utilise les Wiley X. Elles sont ultra résistantes et offrent une excellente protection pour les yeux.

Lors de mes expéditions en Amérique du Sud, mon petit matériel ne se limite jamais aux accessoires de base comme les hameçons simples, les triples ou quelques agrafes. Comme vous pouvez l’imaginer, il faut être prêt à tout. Parmi les objets que je considère indispensables, il y a toujours ma lampe frontale Ledlenser. Elle me permet non seulement d’éclairer mon environnement, ce qui est rassurant dans des endroits sauvages, mais aussi de décrocher un poisson et de le manipuler plus facilement. Une pince coupante fait aussi partie de mes essentiels. Elle reste au fond de mon sac, discrète mais prête à intervenir. En cas d’accident, un hameçon mal placé, elle peut faire toute la différence.

Au final, la réussite d’un voyage de pêche ne dépend pas uniquement du choix du leurre ou de la puissance de la canne. Elle repose surtout sur l’attention portée aux détails, la préparation minutieuse et la capacité à anticiper l’imprévisible. Lorsque tout est bien préparé, il ne reste plus qu’à profiter pleinement de l’instant, canne en main, le cœur battant, au bord de l’aventure.