8 heures de routes et presque 500kms nous séparent de notre prochaine destination, la province de « Guanacaste » où nous rejoignons Nico et Laura, des amis Français eux aussi à la découverte de ce fabuleux pays. Le hasard fait bien les choses ! D’autant plus que Nico est un pêcheur, si, rappelez-vous ce fût notre guide lors de notre découverte du Léman.
« De ce côté, chaque soir, le soleil plonge dans la mer »
Le Pacifique… Depuis le temps que je souhaitais le rencontrer ! A première vue beaucoup moins accueillant que la mer des caraïbes, plus agité, plus turbide en bordure, et plus froid. L’eau y est quand même bonne (Environ 25°C) et il a des marées, d’une amplitude autour des deux mètres lors de notre séjour. Mais surtout, ce sont les « cocodrilos » qui rendent cette immensité plus effrayante !
Protégés, ils pullulent dans les rivières et il arrive que certains se retrouvent en mer, plus particulièrement sur les secteurs des embouchures… Dommage pour nous, ce sont les zones que nous allons cibler !
Oui car nous avons essayé de trouver le fameux poisson coq … Avant de comprendre que ça serait compliqué : Nous sommes à la fin de la saison des pluies, les eaux côtières sont encore régulièrement troublées par les dernières crues et les pez gallo peu enclins à venir chasser dans les rouleaux de plages, Dommage, c’était un objectif de ce voyage…
Ainsi, en dehors des embouchures, nous n’avons quasiment rien touché, Nico a fait des bonites sur une pointe rocheuse avant mon arrivée, et moi, à force d’acharnement, je sortirais deux orphies crocodiles dont ce beau sujet d’environ 110 cm au feed popper :
Vous imaginez bien que ce n’est pas très rassasiant… Heureusement, nous avons pris comme décision commune de descendre vers le sud, et sur ce chemin, il y a plusieurs rivières dont les embouchures paraissent prometteuses. L’occasion de se rattraper ?
Et bien oui, et c’est d’ailleurs LA pêche des Ticos du bord : la traque du snook, ici appelé Robalo !
Ainsi, nous nous incorporons dans la bande de fous pêchant dans les vagues jusqu’à la taille, et je peux vous dire que c’est impressionnant au début, tout comme de traverser des rivières à la nage alors qu’il y a des crocodiles… Certains me diront imprudent voire inconscient, je répondrais ce que m’a dit un pêcheur du coin : « Il est plus dangereux de monter sur un scooter que de traverser cette embouchure à la nage ». Ça tombe bien, on ne fait pas de scooter !
Après une dizaine d’heures de ponçage, nous touchons enfin nos premiers poissons ! Je décroche d’abord un snook, puis c’est au tour de Nico, et j’en mets enfin un au sec !
La marée est de plus en plus puissante, et c’est un deuxième poisson qui vient mettre à mal mon ensemble light, à la limite de la rupture ! Légère déception à l’arrivée du poisson, c’est une carangue, mais c’est un beau poisson quand même:
Nicolas a filmé la quasi-totalité du combat, sympa l’ami !
Ça fait 8h que nous avons traversé à marée descendante, maintenant elle est haute, nous avons faim et soif, vient le moment de traverser la rivière à crocodile… On serre les fesses et ça passe !
Parce que nos moitiés ont déjà été bien compréhensives, nous poursuivons notre descente jusqu’à Samarà, une petite ville touristique mais pas trop, où beaucoup de français se sont installés. Moins de pêche au programme, mais de la pêche en bateau. Sinon c’est du bon temps avec nos chéries, plage, baignade, pique-nique, et plongée !
Les deux sorties en bateau sur le pacifique
A Samarà, se trouve un camp de pêche, le Samara Fishing Trip. Nous en avions parlé avant notre départ et nous nous étions dit qu’il pourrait être enrichissant de découvrir la pêche guidée. Après avoir rencontré Adrien, au détour d’un restaurant français, le gérant du camp, nous réussissons à planifier une journée pour partir traquer les gros poissons du pacifique aux côté de professionnels, ce qui nous permet d’avoir une chance supplémentaire de faire un poisson coq ou une carpe rouge…
En attendant, nous dégotons un petit pêcheur local qui nous emmènera à un bon tarif, faire un tour en mer pour voir les dauphins et autres tortues. En plus, nous pouvons emmener nos cannes pour faire un peu de traine sur la route ! Pas de dauphins ce jour-là, mais des tortues, une raie mobula en plein vol, et deux espadons voilier. Sur le retour, je me paie même le luxe de faire un petit thon jaune : Magnifique robe !
Sortie en bateau avec le « Samarà Fishing trip »
Appartenant à l’agence GP voyage, (spécialisée dans l’organisation de séjours pêche et chasse) ce camp de pêche sportive est basé sur la côte pacifique avec un large rayon de près de 200km. Il est dirigé par Adrien, un guide de pêche breton accompagné par plusieurs guides locaux afin de traquer toutes les espèces de poissons présentes sur le secteur, mais attention, uniquement aux leurres ! Carpe rouge, poisson-coq, carangue hippos, mérou sont les espèces phares du camp, mais il y est aussi possible de partir traquer au grand large d’autres espèces emblématiques comme le marlin bleu, l’espadon voilier et bien d’autres encore !
Nous, nous avions choisi l’option de cibler les espèces côtières, afin d’avoir une chance de tomber sur une puissante « cubera » ou un magnifique coq, mais aussi dans le but de découvrir ces pêches de « bourrin » au gros popper bruyant tels que les gros roosta pop et autres feed popper!
Pas de cubera, ni de gallo, mais des carangues bien puissantes pour nous montrer ce que peut être une attaque sur un gros popper, des bonites en activité constante, des tortues tout le tour du bateau, le tout le long de côtes sauvages et magnifiques, et deux guides vraiment sympas!
Je finirais même la journée sur une grosse sierra Mackerel au feed popper, que l’on dégustera avec les filles le soir, délicieux !
Rien que pour le plaisir des yeux, je vous invite à aimer la page du camp, vous y verrez régulièrement de magnifiques poissons, et qui sait, ça vous motivera peut-être un jour à partir découvrir le Costa Rica et pêcher avec Adrien et toute son équipe !
https://www.facebook.com/Samarafishing?fref=ts
La « boca del bongo », ultime lieu de pêche, la cerise sur le gâteau!
Notre descente vers le sud de la péninsule se poursuit, Nico et Laura nous ont quittés pour revenir en France, et nous, nous dirigeons vers l’embouchure d’une grosse rivière, le bongo. Repérée sur maps, cette rivière parait très intéressante, son bassin versant est grand, l’embouchure doit être imposante !
Avant cela, un peu de tourisme à notre manière, où nous arrivons à placer quelques coups de ligne dans de petits estuaires somptueux qui permettent de capturer quelques poissons aux leurres souples, comme cette petite carangue :
Ou bien cette prise accidentelle, une raie: pas évident à relâcher, mais elle est repartie saine et sauve !
C’est parti pour la dernière mission pêche de notre voyage !
Pas indiqué sur la carte, ce petit chemin va nous mener vers la rencontre la plus marquante de notre voyage : un camp de quatre pêcheurs, composé de deux frères et un gendre et son beau-père, venus passer le week-end. Ces 4 bonhommes ont l’habitude de faire régulièrement des « trips » pêche de plusieurs jours, à la recherche de toutes les espèces du Costa Rica : ça me rappelle quelques personnes… ils sont super équipés, et surtout très accueillants !
Ravis de la perspective de passer le week-end avec des français, qui plus est, pêcheurs, ils nous inviteront à chacun de leurs repas pendant trois jours ! Et dire que nous pensions être en mode « survie » perdus au bout de la nature…
Niveau pêche, ils n’ont rien attrapé le samedi, et un orage rend la pêche impossible pour le coup du soir, nous en profitons pour faire plus ample connaissance autour d’un verre.
Tout le monde attend le lendemain et les bons moments de la marée montante avec impatience ! Mais le coup du matin s’avère difficile, seul un gros snook sera touché, mais il faussera rapidement compagnie à Luis… la marée à l’étale basse, c’est l’heure du barbecue !
Après ça, tout le monde se prépare, depuis deux jours que personne n’a fait un poisson, les dents sont longues ! La marée commence à remonter, et nous voilà tous partis dans les vagues pour poncer les 4h jusqu’à l’étale haute.
A force, je me rends compte que nous pêchons tous face aux vagues, mais que personne ne pêche « en travers ». Et pourtant, avec la marée qui monte, il y a de petits couloirs de courant qui se créent à notre niveau, je décide de les peigner malgré la faible profondeur. Deuxième passage, bingo ! Voici un snook du bongo qui saute dans tous les sens au bout de ma 73M, je contre en baissant la canne et échoue ce premier poisson sur la plage. Je partage ce moment de joie avec Sabine qui immortalise ce moment :
Elle prend à son tour une touche de la même manière mais le poisson ne se pique pas… dommage !
La marée est de plus en plus puissante et la dernière langue de sable de la rivière commence à se noyer sous les assauts des vagues à chaque fois plus hautes. C’est l’endroit où je choisis de faire passer mon petit lipless, c’est là que je vais faire un petit festival en moins de 30 min !
Pas moins de 7 snooks touchés, j’en sors 4 les uns derrière les autres, après avoir passé tant d’heures à pêcher dans le vide, je suis perché sur un petit nuage…
Tous les copains rappliquent mais c’est trop tard, la marée est maintenant haute et la zone n’est plus du tout attractive, impossible de retoucher un poisson…
Spectateurs de ma réussite, nos ticos sont ravis et nous nous retrouvons tous le soir pour passer une dernière soirée inoubliable, durant laquelle Ismaël m’offre son maillot de pêche. En échange, je lui offre le mien ! Et dire que nous ne connaissions pas ces hommes 24h auparavant… Ils seront désormais gravés à jamais dans notre mémoire !
Le lendemain matin tôt, les conditions de marée sont les mêmes que la veille en fin d’après-midi. Tout le monde le sait, et nos amis y sont déjà alors que le jour n’est pas levé ! Deux d’entre eux sortent enfin un snook chacun, juste au moment où j’arrive. Ils décident de les conserver pour les manger, leurs snooks, c’est un peu comme nos sandres ! Je me glisse poliment à la même place que la veille, j’avais calculé mon heure pour être exactement aux mêmes conditions de marée. Au premier lancé, je passe sur la petite bosse derrière la vague, et paf, c’est un nouveau Robalo que je mets au sec !
Nous décrochons ensuite un poisson chacun, puis le soleil arrive, la marée est haute, nous savons tous que le bon moment est fini… Le bon moment de pêche, mais aussi le bon moment que fût ce week-end !
Les contacts sont échangés, le moment des au revoir passé, une seule certitude, le Costa Rica a tenu ses promesses !!
Nous sommes enchantés de ce voyage, cet endroit de notre planète est vraiment un lieu paradisiaque, préservé, sa population est on-ne-peut-plus accueillante et surtout consciente de la beauté, de l’utilité et de la fragilité de tous ses écosystèmes terrestres et aquatiques. Tout n’est pas tout rose, mais ce pays est un bel exemple d’équilibre entre le tourisme et le maintien d’un environnement en bon état. Pourvu que ça dure…
¡Hasta Luego!
Charlie
Lien première partie: Costa Rica, fishing trip en van: la côte caraibes
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