En ce début 2023, nous avons réalisé un voyage de pêche des plus marquants et incontournable dans la vie d’un pêcheur aux leurres : traquer le fameux peacock bass dans ses eaux natales d’Amérique du Sud !
C’est donc en compagnie de mon frère Tom et de Mélanie que nous programmons ce voyage, des mois à l’avance et, nous confions bien évidement l’organisation de ce séjour à notre Pro guide Ultimate fishing, Pablo Chaves, un spécialiste de ce genre d’expédition œuvrant sur les eaux Colombiennes !
Pablo est un vrai professionnel, tout est orchestré de main de maître, du début à la fin !
Notre voyage commence donc par la réalisation de notre « set de pêche », la préparation du matériel : Rien de plus simple, il suffit de respecter à la ligne les consignes et la liste envoyées par Pablo ! (Vous trouverez le détail du matériel en fin d’article)
Pour planter le décor, voici la liste en vrac du matériel :
Tenryu BC 73XH travel, gros stickbait, gros popper à carangues, leurres à hélices, Balams 245, jointed claw, vatalion, tresse en Pe 4-5, et tout ce qui correspond à nos pêches de brochets… Pas totalement dépaysant le peacock finalement ! A un détail près, la résistance des hameçons !
C’est donc quelques jours après le salon de la pêche à Clermont Ferrand que nous décollons avec notre matériel fin prêt, une escale à Paris, le temps de retrouver le 4ème pêcheur de l’équipe, Monsieur LEGENDRE en personne, en effet, Sylvain s’est ajouté en dernière minute à l’équipe, la classe ! Décollage pour Bogota !
On commence par la seule péripétie négative du voyage, on récupère tous nos valises et même le tube de cannes, mais il manque à l’appel la valise de Tom… Elle arrive le lendemain, mais pour ce genre d’expédition d’une semaine au fin fond de la Colombie, pas possible d’attendre et de faire suivre la valise… Il va falloir faire sans !
Heureusement, on s’était tous préparé à une éventualité du genre, et on a pu tous lui prêter un peu de matériel jusqu’à qu’il récupère un set quasi complet, complété sur place par l’équipement de Pablo qui a eu la gentillesse spontanée de lui prêter tout son matos perso !!
Une expédition donc, car en arrivant à Bogota, seulement la moitié de la durée du voyage est effectuée ! Sans suit une autre journée ; descente de la cordillère des Andes en voiture, survole d’une partie de la plaine/savane/forêt amazonienne colombienne dans un avion assez original, traversée en mode rallye pendant 5h de la savane en 4*4 surdimensionné !
Il faut aimer le voyage, la rusticité, le transport chahuteur, et aussi la poussière ! Ce fût notre cas et nos organisateurs ont été incroyablement pro, humains, bienveillants, ce qui a fait de ces journées de transferts des journées mémorables et incroyables, une vraie partie du voyage, ça se mérite les Peacocks sauvages et autochtones !
Nous y voilà donc ! On retrouve Pablo sur le camp installé au bord du Tupparo, une superbe rivière des plus sauvages, pour trois jours de pêche « rio », power-fishing dans le courant et dans les bois morts !
Deux pêches de powerfishing se dégagent, une en surface, une juste sous la pellicule :
La pêche en surface est bien évidement notre approche principale, et pour cause, quoi de mieux que de se faire arracher la canne des mains en même temps que l’on voit exploser en surface un incroyable Peacock surgissant de nulle part ! A ce jeu, les leurres à hélices sont merveilleux à utiliser, tout autant que sportifs !
Je me suis vraiment régalé avec cette approche, il faut dire que j’avais prévu le combo parfait pour ça : Une canne courte parfaitement adaptée, la tenryu BC 62XH.
L’action, la longueur, la puissance font qu’il est presque aisé de pêcher des heures durant avec cette technique pourtant très physique !
Mais la canne n’est rien sans un moulin avec un très grand ratio, et je ne peux que remercier Adrien de chez Daiwa qui m’a permis d’utiliser l’un de leurs moulinets ramenant un mètre au tour de manivelle, élément clef à la réussite de cette pêche aux leurres à hélices !
Cependant, les poppers tel que le roosta popper ou le feed popper 135, ou encore les stickbait comme le pencil 130 font vraiment très bien le travail, et demandent un peu moins d’énergie pour se rendre attractifs !
La surface, ce fût le pied donc, mais comme toute bonne chose qui s’apprécie, ce ne fût pas la fête à tout moment de la journée ! Et lorsque ces chers Peacock ne voulaient pas percer la surface, il a fallu pêcher juste dessous.
Pour ce, comme annoncé par Pablo, les jerk minnow ont vraiment bien fonctionnés, le K-ten BKS 140 en tête:
Mais bien évidemment, c’est avec mon swimbait préféré que j’ai le plus pêché dans ces moments-là, en mode Balam à fond la bille, et dès la première attaque, je me suis rendu compte que le balam n’irait jamais trop vite pour ces diables !
Ainsi, je me suis tenu à pêcher en ramenant à fond mon leurre, ce qui m’a permis tout au long du séjour de leurrer avec un succès régulier un bon nombre de « pavon », et notamment tous mes plus gros !
Mélanie, qui avait déjà une expérience en Colombie, nous avait prévenu que la queue des balams n’était pas nécessaire et que nous risquions d’en passer quelques-unes… Elle avait raison, à la vitesse où nous pêchions, le pouvoir du balam ne fut pas entamé par l’amputation de son appendice !
Cette façon de pêcher avec un leurre volumineux passant très rapidement a permis de déclencher des attaques ultra-violentes, a longue distance comme au bateau! Une chose est sure, ils ne le loupaient pas!
Sur ces journées de pêche en rivière, nous avons eu l’occasion de capturer un bon nombre de Peacock de toutes tailles et de plusieurs espèces :
Nous avons régulièrement débusqué des groupes de peacock ce qui nous a permis de réaliser de très sympathiques doublés !
À mi-séjour, Pablo nous a proposé une opportunité de pêche différente ; une pêche sur les lagunes d’une autre rivière beaucoup plus grande, une pêche avec moins de touches, moins de powerfishing, moins de surface, mais avec de potentiels plus gros poissons !
Bien rassasiés de touches, de beaux poissons et de power fishing, nous sommes tous les quatre rêveurs devant la possibilité d’attraper des poissons encore plus gros, nous sautons donc sur l’occasion !
On quitte l’inoubliable camps de la plage et sa superbe équipe, direction pour le deuxième camp.
Une petite heure de route, et nous y sommes déjà, un superbe camp perché au-dessus de la rivière Vichada ! En dur cette fois, nous prenons place dans des chambres conçues d’un magnifique bois local, avec vu sur la rivière !
Ici, Pablo nous avait prévenu, c’est full pêche en lagune ! Ainsi, sur ces trois jours, nous parcourons la rivière en aval ou en amont, jusqu’à rentrer dans des « bras morts », plus ou moins connectés, les fameuses lagunes !
Ce sont des anciennes parties de rivières, déconnectées par les décalages du lit de la rivière s’effectuant au fil des épisodes de crues et au fil des années. Un concept difficile a imaginer avec nos rivières européennes, corsetées, endiguées, privées de leurs libertés !
Le premier jour, donc, nous découvrons avec impatience cette approche différente, et le premier poisson se fait attendre ! Avec Sylvain mon coéquipier du jour, coaché par Pablo, nous ponçons sans relâche la première lagune, pas grand-chose se passe, et au bout d’un kilomètre de berge, Sylvain qui pêche avec un jerk à brochet se fait enfin arracher la canne sur une touche de l’espace ! Le combat est brutal, je suis chaud de l’épuisette, dans cette eau plus turbide, nous ne voyons pas le poisson jusqu’à ce qu’il crève enfin la surface et que je l’épuise avec autorité !
C’est un énorme poisson, qui s’avèrera être le plus gros poisson du séjour avec un poids d’un peu plus de 19 lbs ! Séance photo les pieds dans l’eau afin de relâcher en pleine forme ce gros mâle !
Nous sommes enchantés et ce poisson donne le ton pour la journée ! les gros poissons promis par Pablo arrivent par vagues, sur des ¼ d’heure de folie !
Le balam ramené à toute vitesse s’est fait attraper à plusieurs reprises par des Peacocks imposants, je pense que Sylvain est aussi marqué que moi par ces attaques tellement violentes au bateau qu’elles en étaient sonores, malgré qu’elles se soient passées sous la surface !
Globalement, la pêche en lagune s’est démarquée par deux approches :
Une pêche de bordure où les zones encombrées, furent, en toute logique, les plus régulières :
Mais également et c’est que qui a été le plus surprenant, quand la pêche de bordure ne donnait rien, Pablo nous conseillait d’essayer en pleine eau, en simple cranking, comme si nous pêchions le brochet. Un peu dubitatif au début, les premières touches nous on fait changer d’avis !
Effectivement, même si en venant pêcher le peacock on ne s’attendait pas à ça, quel pied dans ces moments de se faire arracher la canne sur une bonne récupération en pleines eaux ! Et comme toujours avec cette espèce, quelle violence !!
A ce jeu, un combo est clairement sorti du lot, une tête de swimming jig equipée un dartspin 7’’ !
Comme promis par Pablo, la pêche en lagune a apporté les plus gros spécimens sur des journées pas forcément évidentes, ou il ne se passe rien parfois pendant quelques heures. Aucun problème pour nous 4, nous sommes plus qu’habitués à ce schéma de pêche !
Nous terminons en fin de la dernière journée par pêcher la rivière Vichada, dans le but de prendre quelques Payara, ce fameux poisson aux allures préhistoriques !
Les touches furent nombreuses, entres piranha et Payara, beaucoup de loupés, des leurres massacrés, et quelques poissons aux secs, avec notamment ce superbe Payara pour Melanie au BKF :
Clap de fin, fin de la pêche, dernière nuit au camp et c’est reparti pour plus deux jours de voyages, qui passèrent finalement assez vite, des images et des souvenirs pleins la tête …
En rapide résumé de la prestation de Pablo :
Beaucoup de pêche et de la pêche sérieuse et qualitative, très bien nourris et on-ne-peut-mieux logés ; douches, toilettes, lits et chambres ou tentes individuelles, ventilateurs, et même linge lavé quotidiennement ! le tout dans une excellente humeur quotidienne, avec des guides dévoués et des milieux incroyablement sauvages, riches, perdus … Bref Un bout de rêve vécu pleinement à 100% grâce à la superbe et bien rodée logistique de l’équipe à Pablo !
Si un tel voyage vous intéresse, n’hésitez pas à prendre des informations auprès de Pablo Chaves, que vous pouvez retrouver sur les réseaux sociaux.
Un immense merci à toi Don Pablo, ton organisation est sans failles, tes partenaires professionnels sont extraordinaires, compétents, gentils, à l’écoute, l’hospitalité est royale, bref, merci de nous avoir fait vivre ce séjour de la meilleure manière !
Salutation et clin d’œil à nos deux homologues Colombiens avec qui nous avons partagé cette semaine, Juan et Diego !
Et un dernier mot pour notre Team « Pavon », ce fût un bonheur de partager ces dix jours avec vous 3, entre fou rires du soir, ponçage en règle, esprit d’équipe, et promiscuité loufoque et bienveillante, un souvenir 200% positif pour ce voyage qui en appelle d’autres !
Point récapitulatif matériel :
Les cannes :
Deux références principales :
- La tenryu BC 73XH en version travel en guise de canne principale
- La tenryu BC 62XH pour les leurres de surfaces
Il faut de la puissance pour faire face à ces brutes amazoniennes, avec des tresses de pe 4-5 minimum !
Tous nos moulins ont donc été spoolés en tresse YGK Castman en pe 4 et 5 !
Deux références pour les pêches un peu plus « finesse » :
- Un spinning en MH, la tenryu supershoot
- Un casting en MH, la tenryu BC 76MH
Les leurres, liste non-exhaustive, qui reprend celle de Pablo ainsi que mes références persos :
- Des stickbaits, des poppers et des leurres à hélices pour la surface :
- Pencil 110 et 130 (Duo), feed popper 135 (Tackle house) , roosta popper 135 (Halco)
- Pour les leurres à hélices, Pablo propose les meilleures références brésiliennes
- Des minnows, des spinners-baits, des swimbaits, pour pêcher sous la surface
- K-TEN BKS 115 et 140 (Tackle house), K-TEN BKF (Tackle house),
- Balam 245 (Madness), Vatalion 115, slidog 150 (Halco)
- Des shads et notamment des shads à palettes pour pêcher plus profond et pour « gratter » un peu le fond
- Dartspin 7 monté sur tête swimming-jig comme le Uoze swimmer (Megabass) ou le swimming bucktail (Ocean born), je vous conseil deux grammage, 21 et 28g !
Les hameçons et anneaux brisés:
Vous devez prévoir de remplacer tous vos armements d’origines ! Deux références de triples parfaites ayant toutes les tailles nécessaires:
- Decoy YS 22
- Decoy YS 81 ou YS 82 suivant la taille nécessaire
- Anneaux brisés Decoy split ring silver medium et split ring Ex
En terme de « regret matériel », j’aurais bien aimé avoir mon combo gros « big bait », ma Tenryu BC 80 XXH (80-200g) pour pouvoir pêcher dans les lagunes avec mes balams 300 et vatalions 190, au vu de la taille des proies des Peacock, je suis persuadé que ces leurres auraient pu permettre de leurrer plus d’individus et certainement des individus encore plus gros !
Aussi, durant cette expédition, Tom à tout mis en œuvre pour pouvoir réaliser une vidéo de ce voyage, et ce n’est pas rien de le faire ! Tout en vivant ce « trip » à fond, il a réussi à immortaliser ces moments de manière à en faire un souvenir impérissable, Voici le lien de cette superbe vidéo:
Merci mon frère, le travail énorme impliqué par une telle vidéo en valait le coup, cette vidéo est pour nous 4 un souvenir incroyable que l’on va regarder plusieurs fois dans notre vie c’est sur!
Hasta luego !
Charlie