De retour du CNPL de Clermont Ferrand 2023, et après avoir parlé pêche pendant plus de 3 jours, l’envie de taquiner les aspes de Loire est trop forte alors autant y succomber. Des températures négatives depuis plusieurs jours, des débits assez élevés avec une eau bien marron et froide comme c’est très souvent le cas courant Janvier, pas de doute, on est bien en hiver et autant vous dire que ce n’est pas super engageant. Certes, ce ne sont pas les conditions les plus simples pour pêcher les aspes, en revanche cela les regroupent. Le plus difficile restant de les localiser et de trouver ce qui va les déclencher.
J’attaque ma pêche avec un bladedjig proche d’une petite île formée par la crue avec un grand calme derrière. Après quelques passages et aucun contact, je décide de passer sur un casting jig avec lequel j’ai également enregistré des prises l’hiver. Dans ces conditions mieux vaut s’appliquer à utiliser des leurres de confiance ! Je m’attache à faire sauter le casting jig au-dessus du fond en essayant de ne pas trop m’accrocher mais même résultat.
Je descends de 20 mètres pour être sur une partie où le courant se reforme gentiment après cette île avec au large une langue de sable que j’ai repéré l’été et qui casse le courant qui revient vers la berge. Je suis toujours avec mon casting jig que je fais danser au-dessus du fond en laissant un maximum le courant agir sur la vitesse de dérive. Pas un contact et je commence à me poser pas mal de questions !
Je me souviens il y a 2 saisons dans des conditions similaires mais sur une autre zone, j’avais obtenu les touches à peu à contre nature en récupérant mon jig quasi sous la surface dans peu d’eau avec une récupération linéaire. Je décide de monter un Drag Metal Cast Shot en 20 gr qui a une palette supplémentaire sur le triple. Petit plus très intéressant en linéaire qui a l’avantage de rajouter un signal non négligeable dans cette eau chocolat. 2 lancers par-dessus la langue de sable immergée et c’est le stop net !!
C’est un aspe bien massif qui vient d’intercepter mon casting jig. Ni une ni deux après avoir immortalisée cette grosse « ablette », je relance avec la même animation en récupération linéaire toute simple mais pas trop rapide histoire de faire évoluer le casting jig dans la couche d’eau un peu au dessus du fond. Sanction immédiate au lancer suivant !
Les aspes sont là, j’ai trouvé ce qui les déclenchent et faut profiter de cette fenêtre pour enchaîner. A peine relancé qu’un troisième est déjà pendu !
C’est une petite folie, le plaisir est monumental de prendre tous ces gros aspes qui sont chauds patates malgré le froid et c’est ainsi que j’enchaîne 6 aspes quasi d’affilés avec quelques touches de manquées dans le tas !
Puis plus rien ! Même si cela ne m’étonne pas trop. Après une quinzaine de minutes à répéter la même chose, je décide de remplacer mon drag metal cast shot 20 gr par le même mais en 30 gr pour passer encore plus près du fond, toujours sur une animation linéaire.
Je lance une fois – deux fois – trois fois et boom ! Gros stop, ça tient le fond, c’est lourd ! Une sensation inhabituelle dans la canne, ce n’est pas un glane mais c’est solide. Un combat musclé pas toujours serein et j’avoue que j’étais bien content d’avoir la SP 82 MH sur le coup. Au bout de quelques minutes c’est dans la filoche et c’est le big qui tombe !
Un poisson magnifique avec une force et une lourdeur impressionnante. Probablement une femelle avec des poches d’œufs en formation d’où se bide énorme, mais quel fish ! Là c’est juste l’euphorie dans la tête.
J’ai l’habitude d’en voir des aspes mais les poissons comme celui là ne sont pas courant, c’est ceux qu’on cherche inlassablement avec tellement de détermination que la capture d’un tel spécimen est une véritable satisfaction.
Après la mesure et quelques clichés de cette beauté de 84 cm, je déroule le même schéma et je referais derrière encore 2 aspes massifs en insistant un peu, validant définitivement l’approche et la réflexion.
Cette session qui aura durée en tout et pour tout 3h30, bien suffisante avec le vent et le froid, sera la dernière de ma saison aspe car la cloche de la fermeture va bientôt sonner. Mais assurément elle restera gravée par la beauté des poissons, la richesse des enseignements que je peux en retirer, et surtout par le plaisir énorme que j’ai pris cette journée-là.
Pour conclure, traquer ce poisson toute l’année n’est pas toujours simple et le plus difficile est d’arriver à obtenir de la régularité au fil des saison tellement ce poisson peut parfois être énigmatique. L’hiver est assurément une période compliquée mais qui peut vraiment rapporter gros. Clairement l’expérience et la connaissance de votre milieu sont essentielles. L’observation est votre meilleure alliée alors mettez à profit vos balades estivales pour repérer et imaginer des zones qui pourraient être propices et intéressantes avec des niveaux d’eaux bien plus élevés. Attardez-vous sur les îles, les avancées de sable, voir des radiés de pierre à découvert l’été mais qui peuvent casser ou ralentir le courant et créer des amortis lorsque la Loire est en crue. Une fois les crues arrivées, y a plus qu’à tenter sa chance !
Maintenant rendez-vous début Mai pour reprendre la traque !
Tony
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C’est super 5op tôny j’y