Vous êtes nombreux durant cette période de vacances estivales à venir parcourir ou découvrir ce magnifique fleuve sauvage qu’est la Loire. Les amoureux de la nature auront le droit à un spectacle souvent sublime et les passionnés de pêche à un terrain de jeu varié mais souvent capricieux et déroutant. L’expression « l’avenir appartient à ceux qui se lève tôt » est encore plus vrai en cette période où les pics de chaleur perdurent. Privilégiez donc les coups du matin qui vous offrirons de magnifiques levers de soleil mais aussi les coups du soir qui sont vraiment les 2 moments de la journée les plus propices pour la pêche, et où l’activité est plus intense pour certaines espèces.
Je ne vous cache pas que la pêche y est souvent compliquée d’autant plus cette année. Pour ceux qui s’y sont frottés ces dernières semaines, vous avez pu constater la présence de gros paquets d’algues vertes et filamenteuses en suspension dans l’eau. Chaque année on retrouve ce même phénomène qui dure en général 1 à 2 semaines mais cette année les conditions météo et hydrométriques le font perdurer. Loin de moi l’envie de « tirer à boulet rouge » sur les agriculteurs car ce sont aussi eux qui nous nourrissent mais le couple « pesticides-niveaux bas-soleil » font grimper les taux de nitrates dans l’eau et engendrent cette forme d’eutrophisation du milieu qui n’est pas sans conséquences pour la faune de la Loire. L’objectif n’est vraiment pas d’accuser mais d’essayer d’éveiller les consciences si l’on veut que les générations futures puissent elles aussi profiter de cadres exceptionnels. N’en reste pas moins que pour les pêcheurs acharnés et les amoureux de la Loire, en s’adaptant on peut continuer de s’amuser durant l’été. Équipez-vous d’une bonne paire de wadders et de lunettes polarisantes et je vous assure que c’est un régal de pouvoir parcourir les bordures les pieds dans l’eau et d’observer le milieu, mais surtout prenez soin de vos captures ! Avec ces températures les manipulations doivent être rapides !!
L’été est souvent synonyme de pêche de surface au « top water » et il faut quand même avouer que le shoot sur le leurre que vous êtes en train de fixer des yeux offre des émotions inoubliables. Pour moi c’est une technique à privilégier durant cette période d’autant plus que la majorité des espèces y répondent favorablement, je pense notamment aux chevesnes, perches, aspes, brochets et même silures.
Personnellement même si j’emmène toujours la boite complète (je ne peux pas m’en empêcher), en été privilégiez les leurres de petites tailles car il y a beaucoup d’alevins et la majorité des carnassiers sont focalisés dessus. Si je ne devais retenir que 3-4 références pour qu’elles soient bien complémentaires, je prendrais le ZBL Fackie Dog DS 70, le Megabass Coayu Slide Sinker et le Zenith Carol. C’est d’ailleurs sur ce dernier que j’ai eu la joie de voir mon leurre se faire gober par un glane que j’ai vu suivre de loin. Il fallait garder son sang-froid et attendre la décharge dans la canne avant de ferrer mais adrénaline garantie sur un montage léger !
Ce petit silure est venu chasser dans les bancs de blancs sur un grand linéaire avec 1 mètre d’eau maximum et bordé d’herbiers. Mes prises de chevesnes sur le secteur l’ont peut-être excité !
Au cœur de la journée quand le soleil tape fort, il est fort probable que vous puissiez observer mes amis les barbeaux qui sont présent en grand nombre sur la Loire et que je taquine depuis mon enfance. Ils sont majoritairement sur des grosses veines de courant remplies de pierre et parfois dans très peu d’eau. Je vous en avais parlé l’été dernier (ici : https://www.ultimate-fishing.net/peche-dete-le-barbeau-aux-leurres/) et comme chaque année je vais les asticoter un peu.
Mon combo de prédilection pour cibler ce poisson reste une petite tête plombée Decoy VJ73 en 7gr et une créature la Bottle Shrimp en 2,4 pouces de Megabass. Lancer ¾ amont et il n’y a plus qu’à contrôler la descente en la faisant sautiller sur le fond. Ne vous y essayez pas avec un matériel trop light car ce poisson est un redoutable combattant.
Le plaisir de leurrer ce poisson est énorme et il vous le rendra bien en donnant tout durant la bataille finissant souvent épuisé. Soyez donc patient durant la release et ne les laissez pas trop hors de l’eau si vous voulez avoir la satisfaction de les voir repartir pour les prendre plus gros les années suivantes.
Impossible de parcourir la Loire sans l’envie de se frotter à ses aspes. C’est probablement la période la plus délicate pour les leurrer car ils sont sur « courant alternatif » et focalisés sur les alevins. Les phases d’activités alimentaires sont très courtes et très éparses au cours de la journée. Avant l’arrivée des algues ont les a touchés régulièrement dans les gros courants comme ce joli spécimen qui a encore succombé pour le Ryuki 80 S.
Le bon moyen de les leurrer durant l’été est de pêcher sur chasses avec des leurres de surface mais il faudra être observateur, ultra réactif et avoir de la réussite. Souvent en début d’été comme en ce moment ils viennent chasser les alevins sur les bordures dans très très peu d’eau. On assiste alors parfois à une ou deux chasses violentes sur les bordures, et puis plus rien c’est le calme plat ensuite. Pour l’anecdote, j’étais en train de chercher les barbeaux quand d’un seul coup je vois une grosse chasse qui éclate à 30 mètres sous moi. Aucun doute possible c’est un aspe vu le bordel que cela a mis ! Sans hésiter je monte un petit stickbait mais force est de constater qu’après 10 minutes à peigner la bordure rien à faire. Je repasse en mode grattage de barbeaux, oui mais voilà qu’un quart d’heure après un nanaspe remet ça en bordure histoire de me narguer ! Action-Réaction, cette fois je monte en deux deux un Cruise SP 80 de chez Tackle House (CRSP 80 ) qui va super bien imiter un alevin en panique et que je vais pouvoir faire glisser juste sous la pellicule de surface. Ça c’est fatal et comme il y a moins d’algues ça devrait passer ! 2 passages avec une animation rapide et je vois le V foncer sur mon leurre comme une balle et boom gros splash-ferrage et rush de dingo dans l’autre sens en surface !! Quel kiff !!
Il faut savoir être opportuniste, s’adapter et cibler des espèces différentes régulièrement pour tirer son épingle du jeu, c’est souvent la règle en Loire mais l’été c’est encore plus vrai ! Dernier petit conseil, n’hésitez pas à scruter le ciel et la météo, un changement de pression atmosphérique avec l’arrivée d’une dépression, orage, des températures plus clémentes, une petite montée d’eau de quelques centimètres peuvent influer positivement l’activité alimentaire et il ne faut pas « rater le coche ».
L’été n’est pas encore fini, la présence des algues diminue, améliorant les conditions de pêche. Avec la croissance des alevins les aspes vont devenir de plus en plus gourmands ce qui laisse présager de jolies sessions sur les bords de Loire avec les copains ! Même si ce terrain de jeu est complexe et pousse à la remise en question perpétuelle, difficile pour moi de la quitter. Vous saurez toujours où me trouver car ce fleuve me procure toujours des émotions et de jolies surprises. Rien n’est cadeau en Loire mais la persévérance est toujours récompensée !