L’ouverture est synonyme pour moi de retrouvaille avec la Loire et l’un de mes partenaires de jeux favoris : l’Aspe. Mais cette saison commence pour moi par une petite révolution, et OUI j’ai lâché ma fidèle Tenryu SP 73 M qui m’accompagnait depuis 4 saisons pour mes pêches du bord.
J’ai jeté mon dévolu sur la Tenryu Injection SP 82 M Long Cast Finess qui, c’est un peu un raccourci mais, est une Injection SP73M en plus longue avec 2m50 et un poil plus puissante car elle passe à 8-30 gr. L’objectif était clair, avoir la même action et la même polyvalence tout en ayant la capacité de pouvoir catapulter les mêmes leurres mais plus loin. Ce changement est devenu progressivement une nécessité au travers d’un constat simple au cours des saisons précédentes : plus les saisons passent et plus les « strike zones » sont lointaines. Voilà de quoi répondre à mes attentes tout en m’ouvrant de nouvelles perspectives très stimulantes !!!!
Côté pêche, comme souvent l’aspe en début de saison est capricieux et les résultats sont souvent irréguliers. J’ai pour habitude de toujours démarrer la saison avec une approche plus « alimentaire » qu’agressive et la première touche vient me renforcer dans mon choix.
Arrivé sur le secteur, j’opte pour un Duo Drag Métal Cast en 30 gr coloris Rose (PHA0009), le seul leurre me permettant d’atteindre la « strike zone » et de tenir un peu la force du courant à cet endroit. Il y a de grosses pierres sous l’eau qui cassent le courant et les aspes sont embusqués derrière à attendre que quelques choses passent. Au 3ème passage, première touche et cette dernière est vraiment très atypique, pas le coup de fusil habituel, j’ai vraiment eu le sentiment de sentir le poisson happer mon leurre au passage dans le courant.
Après un combat musclé dans le « jus » qui je vous avoue donne la banane, le premier aspe de l’année vient poser devant l’objectif et comme on peut le voir de suite, ils sont déjà bien en forme et la fraie est déjà bien passée.
Ce premier poisson et surtout cette première touche va me permettre de poursuivre dans ma réflexion et mon idée d’approche alimentaire car typiquement ce poisson a intercepté le jig pour manger et non par agressivité.
Du coup je change de grammage et descend à 20 gr pour essayer de donner un peu plus le temps au poisson de gober le leurre. L’animation n’est pas un linéaire rapide comme je le pratique habituellement mais simplement de petits coups de canne pour contrôler la dérive de mon leurre en essayant de le faire sautiller juste au-dessus du fond, sans le toucher sinon c’est foutu ! Je ne mets pas longtemps à prendre la 2ème touche et cette fois c’est gros très gros, ça prend le jus à fond la caisse et malgré tous mes efforts le poisson fini par se décrocher. « Dégouté » mais je sais que je suis dans le vrai !
Après une 3ème touche non concrétisée, je décide de descendre à 15 gr, passer sur un coloris plus naturel « sardine » PHA0020 et surtout la version Slow du Drag Metal qui va planer encore plus. Boom Sanction immédiate !!
Après 2 autres touches malheureusement ferrées dans le vide, l’activité tombe brusquement. Les passages s’enchaînent et malgré des essais de leurres différents rien n’y fait. Les poissons sont toujours là mais la phase alimentaire est passée. On peut rentrer !
C’est quelques jours plus tard qu’on se retrouve au bord de l’eau avec les copains, les échos ne sont pas bons mais il en faut plus pour atteindre notre motivation. Les dires se confirment, aucune activité visible et malgré un ponçage intensif des zones habituellement productives, rien à faire. Après une longue marche j’aperçois une zone que j’affectionne particulièrement avec de gros blocs de pierres qui cassent le courant et une petite zone de bordure plus calme.
Arrivé sur place, au passage du leurre, une multitude d’alevins prennent la fuite. Je décide de descendre en taille pour passer sur un Duo Ryuki 80 S et j’opte pour le blanc ACC3008 car le temps est couvert et l’eau teintée. Après quelques passages je ralentis la cadence de récupération et arrivé dans le tas de blancs, mon leurre se fait violemment intercepter. Une vraie cartouche d’aspe !!
Sur un début de saison, les aspes réagissent encore peu par agressivité et même s’il faut garder un rythme d’animation soutenu, on est loin des vitesses pour les pêches estivales lorsque la température d’eau est bien plus élevée et les teintes quasi cristallines.
Autre fait caractéristique, généralement il n’y a pas de type de leurre spécifique qui déclenche plus que d’autres. Ce qui va compter c’est la présentation du leurre, le coloris suivant la turbidité mais surtout, la capacité du pêcheur à le faire évoluer correctement dans la bonne veine de stationnement ou d’alimentation des aspes. Passer la boite n’est pas forcément rassurant et psychologiquement un peu difficile mais tout est possible et rien n’est écrit dans le marbre surtout avec ce poisson.
Ce mois de Mai a été marqué par de fortes chaleurs mais aussi de nombreux orages qui ont largement contribués à modifier les conditions environnementales avec une fraie précoce mais aussi des débits d’eau inhabituels élevés pour la saison. Hormis la température de l’air, on a l’impression de pêcher la Loire comme en plein hiver avec de jolies crues successives. Le mot d’ordre est bien « adaptation ». C’est dans ces conditions qu’on se retrouve pour une petite traque improvisée avec mon Ami Freddy pour un coup du soir entre les orages. La Loire a pris un bon 30 cm ces dernières 48h et l’eau est plus que chargée.
Mon pote est déjà sur place depuis 30 minutes quand j’arrive et il a le sourire ! Déjà un poisson de sorti et ils sont très clairement en train de se nourrir car il a recraché une petite ablette. Il n’y a pas d’activité visible en surface mais c’est bien en dessous que cela se passe et les différents vols de sternes nous indiquent bien qu’il y a de l’activité. On ne va pas réfléchir longtemps !! Mon ami est au ZBL system Minnow alors j’opte pour un Ryuki 80 S et vu la turbidité on va privilégier des coloris flashy pour que le poisson le repère plus facilement. On oublie nos habitudes et on s’attache à simplement contrôler la dérive de notre leurre dans les veines de courant, entre pierres et herbiers. De petites tirées de temps en temps pour faire vibrer le leurre et bien garder le contact. Ces animations et cette approche inhabituelle sont certes plus risquées pour le matériel mais pour leurrer des poissons en train de se nourrir il faut leur présenter les leurres comme les proies leur arrivent. Autant vous dire que les résultats n’ont par tardé !!!!
Après plusieurs prises, des ratés et des décrochés les touches commencent à s’espacer. Je décide de tenter ma chance avec un leurre souple. J’opte pour un One Up Slim 4’’ qui a la taille parfaite, et un coloris bien pétant qui fonctionne toujours très bien sur les eaux chargées comme çà : le Solid Chart. Mon pote me dit : Ouh çà ça va cogner !!! L’histoire n’a pas traîné 3ème passage dans la veine et gros stop dans le jus… Le combat est rude dans le bouillon mais ce magnifique Tarpon de Loire vient poser pour mon plus grand bonheur !
L’activité alimentaire est terminée, même si nous sommes persuadé que les aspes sont toujours là. Nous décidons de partir sur un autre spot qui nous permettra avec la même approche de se faire encore « cartoucher » !!
Ce début de saison et surtout ces conditions météo très particulières nous aurons vraiment poussé encore plus loin dans la remise en question pour arriver à leurrer nos compagnons de jeu et si c’est une base à ne jamais oublier dans la pêche au leurre, c’est encore plus vrai quand il s’agit de la pêche de l’Aspe tellement ce poisson peut-être déroutant ! Les leurres au bout de la canne sont bien les mêmes mais la manière de les animer elle est bien différente, et rentre complètement dans l’approche alimentaire qui nous rapporte le plus de résultats en ce début de saison.