Article traduit de l’espagnol et issu du blog de Toni Martinez Cardenete.
Il est curieux de voir comment, même aujourd’hui, il y a des passionnés qui, dès que les premières températures froides arrivent, accrochent les cannes jusqu’à l’année suivante, lorsque les jours deviennent plus longs et plus chauds et que les eaux montent en température.
Bien que nous ayons tous des préférences météorologiques pour la pêche, si ce que nous voulons vraiment c’est ressentir la tension dans nos lignes, le froid ne doit pas nous effrayer et nous arrêter en cale sèche. Aujourd’hui, nous disposons de meilleurs équipements et leurres qu’il y a des années, adaptés à toutes les circonstances et pour rechercher les poissons où qu’ils se trouvent. Plus loin, plus profond… Il est aussi plus facile de trouver un bateau, un kayak ou un float tube pas cher. Nous avons également la «facilité» que la technologie nous offre avec des sondeurs modernes. Et les réseaux sociaux ainsi qu’internet nous ont ouvert à tout un tas d’information pour être au courant de la météo et de l’activité des poissons dans les différentes zones de pêche. Alors pourquoi rester à la maison quand il fait froid, se prélasser sur le canapé en attendant des mois meilleurs ? Ce sera la dernière chose pour moi car comme nous allons le voir, même en hiver, nous avons de nombreuses options.
Le temps des bars
L’image du pêcheur de bar ramenant son poisson nageur dans une mer agitée est l’une des images les plus sportives de notre passion. On dit souvent que lorsque le froid arrive, c’est le meilleur moment pour pêcher le bar. Cette affirmation a une part de vérité, du moins sur les côtes nord de la péninsule ibérique, car dans les eaux méditerranéennes, par exemple, il y a d’autres périodes de l’année qui sont tout aussi bonnes ou meilleures (si l’on parle de quantité, pas de qualité). L’arrivée du froid marque le début de la saison des gros bars pour de nombreux amateurs. Ce ne sont pas des semaines pour une pêche de surface détendue dans les estuaires ou les baies abritées à la recherche de spécimens d’un demi-kilo. Ce sont des jours de recherche en côte rocheuse et mer agitée, dans la mousse ou dans les vagues de plages… Ces gros spécimens, on les recherche avec des leurres de bonne taille (gros poissons nageurs de plus de 12 cm ou leurres souples à grosses vibrations). Des poissons qui, avant ou après la période de reproduction, profitent des mers agitées pour chercher de la nourriture pendant ces semaines froides où elle est rare. Bien sûr, il faut toujours être attentif à l’état de la mer et ne pas prendre trop de risques si celle-ci est forte. A quelques semaines de la période de reproduction des bars, il y a quelque chose que nous devons respecter plus que jamais : la remise à l’eau de nos prises afin que ces bars puissent aller se reproduire.
Si dans les zones rocheuses et les plages le meilleur leurre et le plus polyvalent est souvent le poisson nageur, dans les zones proches des embouchures et des sorties d’eau douce, ces semaines coïncideront avec les remontées des civelles, donc une imitation souple de ce petite anguille sera également une très bonne option pour prospecter entre deux eaux ou sur le fond.
Des tassergals en hiver ?
Aujourd’hui, il est possible de les pêcher pendant les mois d’hiver les plus rigoureux. Les influences du changement climatique et une température de la mer qui descend de moins en moins pendant les semaines froides rendent les tasseras plus actifs qu’il y a des années. Bien sûr, cela dépend beaucoup des régions, car nous ne les trouverons pas partout. Il faut être attentif à leurs mouvements et connaître différents scénarios et ne pas avoir peur de faire des kilomètres à leur recherche. Dans certains endroits, ils resteront jusqu’en décembre, dans d’autres dès le mois de mars nous pourrons les retrouver, et dans d’autres points très précis, ils se concentreront pour passer le plus dur de l’hiver. En général il s’agite zones calmes et abritées où il y a une abondance de mulets par exemple. Et comme ils seront assez capricieux, nous devrons tout transporter dans la boîte car ce qui fonctionne souvent à certains endroits, ils n’y prêteront même pas attention à d’autres. Et il n’est pas seulement nécessaire de changer le type de leurres ou de techniques, mais aussi les couleurs et la vitesse des animations. Nous devrons rechercher les combinaisons les plus appropriés pour trouver la clé de cette zone. Mais si nous trouvons un hot spot, nous passerons un hiver très amusant à attendre des mois meilleurs et avec des spécimens plus gros, car à ces dates ce sont généralement les petits sujets qui resteront dans les zones de pêche. Et surtout, gardez certains points un peu secrets car on connaît déjà les vautours qui sont toujours attentifs pour ensuite faire leurs tueries et se réjouir du spot et des captures sur les réseaux sociaux. Ces points sont précieux et doivent être partagés avec beaucoup de prudence si nous voulons que ces zones magiques subsistent.
Truite sur les parcours « intensivos » (ndlr : parcours réservés à une stratégie d’empoissonnement qui restent ouvert)
Ils restent des lieux de pêche populaires pendant les mois froids (même si la loi honteuse actuelle sur la pêche en a ruiné beaucoup) pour les amateurs de truites, ceux qui ne peuvent pas passer deux semaines sans poser les cannes jusqu’à la nouvelle ouverture. Depuis quelques années, c’est quelque chose qui a beaucoup changé et si nous ne sommes pas allés sur certains de ces parcours depuis longtemps nous aurons des surprises très désagréables (certains n’existent plus, d’autres ont été abandonnés…), nous avons quand même de bons cours où nous pouvons tromper les arcs-en-ciel et de belles frais de repeuplement. Ce sont des périodes où les plus gros spécimens sont plus agressifs et accessibles à tout pêcheur, souvent même trop faciles à pêcher. Le problème pour un pêcheur au leurre sur ces parcours est qu’il s’agit généralement de zones réservées à la pêche à la mouche ou à la cuillère, dans la plupart des cas, les autres leurres ne peuvent pas être utilisés. Mais si lancer des cuillères nous ennuie (une pêche beaucoup plus technique et amusante que beaucoup ne le pensent), nous pouvons toujours nous rendre sur ces endroits pour tester du matériel, des cannes, des moulinets, des lignes etc. En dehors de ces parcours intensifs, nous avons quelques sections gratuites, qui ne sont pas classées comme cours d’eau à truites et où nous pouvons pêcher pendant l’hiver et généralement avec toutes sortes de leurres. Certaines de ces sections sont très fréquentées et sous pression, d’autres sont oubliées et avec de bons poissons qu’il est possible de cibler un peu plus tard dans l’hiver après la sortie de la reproduction.
Dans ces zones qui subissent moins de pression de pêche, il est préférable de pêcher rapidement pour localiser les gros poissons actifs. Je recommande le Megabass Vision Oneten 110 LBO ou le DUO Rozante 77 SP, Jerkbait 85 SP et Jerkbait 100 SP. Au contraire, si la zone est très pêchée, nous devrons pêcher plus lentement, en insistant davantage sur certains coins. Là, une petit leurre souple comme le Surface Breaker de Hill Climb, montée avec une monture Cheburashka, donne d’excellents résultats. Tout simplement mortel. Ou un Sawamura One Up Slug 4 avec un un hameçon texan non plombé comme si nous pêchions avec un streamer. Et faites attention au nouveau poisson nageur articulé de DUO, le Ryuki Quattro. Ces mouvements ont toujours été très efficaces avec des poissons difficiles.
Les prédateurs des temps froids
Nous parlons ici des prédateurs d’eau douce typiques de l’hiver qui, de l’automne au début du printemps, occuperont la plupart de nos sorties, attendant des jours meilleurs pour les zones à truites sauvages de plaine ou de montagne. Le brochet, le sandre et la perche seront nos cibles. L’hiver sera une saison clé pour la pêche de ces espèces où parmi les 3, très souvent il y en aura au moins une ou deux suffisamment active pour nous offrir de belles opportunités.
Dans les réservoirs, il sera préférable de pratiquer à partir d’un bateau (ou d’un kayak ou d’un float tube) pour les pêcher dans la couche d’eau appropriée car dans les semaines où l’eau a une température très basse, les carnassiers seront souvent situés à des profondeurs supérieures à 10/12 mètres, là où se trouvent des bancs de poissons fourrage, comme les ablettes. Quelque chose de très commun chez les brochets et les bancs de sandres est également d’être situé entre deux eaux, à environ 6 ou 8 mètres de profondeur, où ils chassent les ablettes ou attendent que certaines d’entre elles passent au-dessus de leur tête. Et pour cela un bon sondeur sera également un excellent allié car son aide pour connaître la profondeur de pêche et la localisation des prédateurs sera essentielle.
La chose sera un peu « plus facile » en rivière, puisque les poissons sont généralement plus proches de nos leurres et nous n’aurons plus qu’à leur proposer le modèle le plus adapté pour les inciter à mordre. La température y étant souvent plus constante que dans les lacs, nous y trouverons souvent des poissons plus actifs que dans les réservoirs. Si nous pêchons depuis le rivage, la perche est peut-être la plus accessible car même dans les semaines les plus froides, elles seront très actives, parfois même en surface, car elles doivent faire du gras pendant les semaines précédant le frai. La clé sera simplement de les localiser, il faut donc cibler les zones où la nourriture est abondante dans cette zone (poissons et écrevisses). Si nous trouvons le hot spot, ce sera une pêche très simple pour tout pêcheur car la perche est sûrement le poisson le plus facile à capturer en hiver. Dans certaines zones, certains spécimens peuvent atteindre deux kilos et seront beaucoup plus difficiles à prendre. Là, il faut bien pêcher, savoir choisir le leurre et la bonne technique pour avoir la chance de mettre à l’épuisette l’un de ces trophées.
Si nous devions garder un leurre pour ces périodes froides, ce serait peut-être un shad pour sa grande polyvalence. Il pourra être monté différemment en l’adaptant à la zone de pêche et à la technique (verticale, texas, drop shot, jika rig, Carolina …). Je recommanderais sans hésiter le One Up Shad de Sawamura (ainsi que le modèle Slug pour la verticale), le Mag draft, Spark Shad et Hazedong de Megabass. Et pour le brochet, il ne faudra pas oublier d’utiliser des spinnerbaits, l’un des meilleurs leurres pour localiser cette espèce.
Barracudas, les vampires de la nuit
En Méditerranée, l’arrivée du froid laisse le pêcheur au leurre avec peu d’options, mais à part le bar, il y a d’autres prédateurs à rechercher. Les bécunes, notre barracuda méditerranéen sont une bonne option, car ces prédateurs ont tendance à grouiller autour des points rocheux et des grands ports de pêche et si nous trouvons une bonne zone, le plaisir est garanti car ce sont des poissons très agressifs même dans les eaux froides et très combatifs si nous les pêchons avec du matériel léger. C’est la plus grosse erreur de ceux qui les pêchent et disent que ce poisson ne combat rien alors qu’ils utilisent une canne surdimensionnée … Une canne sensible avec une puissance de lancer ne dépassant pas 35 g nous procurera de grandes sensations. Le meilleur moment pour pêcher est généralement tard dans l’après-midi, les premières heures de la nuit et dans une moindre mesure, à l’aube. Que la pluie ou le vent le plus froid ne nous fasse pas peur. Si nous sommes courageux, nous pouvons espérer rentrer à la maison avec une photo d’un grand spécimen de barracuda ou avec une session amusante avec beaucoup de touches. Il ne faut pas hésiter à leur proposer des poissons nageurs entre 13 et 20 centimètres puisque ce prédateur ne semble intimidé par rien. Du côté de l’animation, commencer avec une récupération lente et linéaire avec quelques petits jerks et s’ils sont très apathiques, on passe directement à des saccades plus agressives.
Je vous laisse une petite liste des principaux poissons nageurs qui sont des valeurs sûres dans mes boîtes :
DUO Tide Minnow 140/175/200 (slim, Flyer, SP)
Megabass Marine Gang 140 Cookai
Rockfishing en hiver ?
Ok, en principe nos chances de toucher des espèces telles que la dorade royale, le chinchard, le maquereau, les pélamides, où les petites sérioles se sont considérablement réduite avec l’arrivée de l’hiver, mais en cherchant un peu nous trouverons des sars, des serans, des rascasses ainsi que du bar et des oblades. Ce n’est pas beaucoup, mais plus qu’assez pour nous garder accroc à la pêche depuis le bord et faire plier nos cannes. Les côtes rocheuses seront les zones les plus divertissantes pour lancer nos leurres ainsi que les plages mixtes, où chaque pierre est un aimant à ce moment de l’année. Les nuits dans les zones portuaires nous donneront également de bonnes chances. Dommage pour les stupides interdictions de pêcher dans les ports qui limitent cette pratique si amusante. C’est absurde. Sur les côtes rocheuses je vous conseille de mettre de bonnes chaussures de randonnée, un sac à dos, une boîte avec quelques poissons nageurs et leurres souples pour s’amuser à enchaîner différents hot spots. Exercice et pêche, le sport complet.
Après tout cela, voulez-vous vraiment rester à la maison?
Bonne pêche d’hiver !!!